Lettre du préfet du Var Jean-Luc Videlaine, adressé à Maryse Grigorian :
« Madame la présidente,
Depuis le 29 janvier 2001, c’est par une loi de la République que la France reconnaît publiquement le génocide des Arméniens en 1915. Le décret du 10 avril 2019 a institué la date du 24 avril comme commémoration annuelle du génocide arménien, date à laquelle l’année dernière, nous nous étions retrouvés à Toulon pour une émouvante cérémonie.
La crise sanitaire inédite qui sévit au coeur de notre pays nous empêche d’organiser cette année la commémoration du génocide arménien de 1915, avec la solennité que nous aurions tous espérée.
J’ai souhaité, dans ces circonstances, témoigner auprès de vous de la fidélité du souvenir que la République veut exprimer aux victimes du premier génocide du XXe siècle et à ceux qui ont connu l’exil et se sont installés en France.
Débarqués en masse à Marseille, beaucoup ont rejoint le département du Var, ils ont su faire preuve d’une capacité d’intégration exemplaire. Nul doute que la France est devenue leur patrie qu’ils ont défendue avec tant de ferveur durant la Seconde Guerre mondiale.
Anatole France a écrit au sujet du génocide arménien « L’Arménie expire. Mais elle renaîtra. Le peu de sang qui lui reste est un sang précieux dont sortira une postérité héroïque. Un peuple qui ne veut pas mourir, ne meurt pas ». Ce souvenir, vif et éternel, sera dans tous les esprits ce vendredi 24 avril 2020.
Je vous prie d’agréer, Madame la présidente, l’assurance de ma considération distinguée. »
