27ème rencontre Azdak Conférence en distanciel de Haig Ochagan

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Il y a quelques mois, j’ai reçu par hasard une vidéo de la 27ème réunion d’Azdak, diffusée le 9 avril 2021. J’ai écouté avec plaisir l’intervention de l’orateur du jour, le professeur Haig Ochagan, sur le thème « Diaspora-identité retour ». Le point de vue de Haig sur ce sujet est incontestablement intéressant et, en même temps, assez étonnant car ce qu’il énonce demande du courage, surtout lorsqu’il dit ‘il n’y a pas de retour au pays ». Il faut de l’audace pour le prétendre car toutes les politiquesactuelles ont axé leur discours sur l’idée de retour « au pays ». Ilsouligne également le gaspillage des investissements financiers de ladiaspora vers l’Arménie qui a conduit à l’affaiblissement des institutionsdiasporiques. Au lieu d’une mentalité focalisée sur l’Arménie, il suggère une pensée centrée sur l’unité nationale indépendamment des frontières, dans le sens d’un foyer arménien, si l’on peut dire. Un membre de l’auditoire a rappelé une déclaration publique du père de Haig, Vahé Ochagan, faite il y a plus de quarante ans à Beyrouth, qui avait fait sensation à l’époque : « la diaspora n’est pas l’étranger mais la patrie ». Cela semblait rappeler que certaines des idées exprimées par Haig n’étaient pas complètement nouvelles.

Après ce discours d’une demi-heure, il y a eu les questions de l’auditoire.
On pouvait se douter que des personnes du public aient des opinions et des approches différentes sur le sujet. Il faut admettre que le problème est complexe. Les principales idées exprimées par Hayg se trouvent chez les auteurs de la littérature d’exil depuis des années, Krikor Beledian, Vahé Ochagan, Marc Nichanian, Haroutioun Kurkdjian et d’autres. Malgré cette réalité, les dirigeants de la diaspora n’ont pas défini la situation de la diaspora au niveau existentiel, et la construction de la diaspora n’a pas eu lieu. Pour cette raison, il est malheureux de constater que l’arménien occidental soit proche de la « porte du tombeau ». Etant la pierre angulaire de la construction de la diaspora, il est incompréhensible que dans la partie occidentale de la diaspora, la langue n’ait pas pu remplir son rôle, être le ciment social de la collectivité. A ce jour, malgré les avertissements des intellectuels, les institutions ne se sont pas souciées de cette question pour effectuer le travail nécessaire. L’Arménien a toujours tenté l’impossible. Que s’est-il passé pour qu’il s’épuise, refuse de se battre et sombre dans un état extrêmement passif ? Qu’est devenu sa force d’entreprendre ? Il est vrai que dans les conditions du monde occidental, il est extrêmement difficile voire impossible, d’organiser le travail de renaissance de l’arménien occidental. Les obstacles à l’usage de la langue sont effrayants mais il existe le moyen de supprimer ces difficultés. La volonté ajoutée au travail conduisent au succès, avons-nous entendu des anciens. Il faut lire la littérature actuelle de l’exil. Les institutions déplorent bien sûr l’état lamentable de la situation de la diaspora mais leur émotion ne va pas plus loin. Les centres d’étude du génocide n’ont pas adopté non plus de politique claire de développement culturel de la diaspora. Il est vrai que le fondateur du centre d’études sur la diaspora et le génocide de l’université de Bochum en Allemagne, le professeur Mihran Dabag, a rappelé au cours de ses prises de parole à des occasions appropriées en notant toujours qu’il manque la formulation d’un système où pourraient se réunir, motivés par la volonté d’organisation, des savants et des intellectuels, pour chercher ensemble des solutions pour l’éducation, la culture et l’histoire et autre, qui peuvent aider et être utile à la vivacité de la Diaspora.
Actuellement, la Fondation Calouste Gulbenkian autorise un certain espoir. Ceux qui ont pu lire dans « Nor Haratch » la série d’articles consacrée au « Projet de recherche sur la diaspora » ont constaté la sérieuse préoccupation de la Fondation Gulbenkian. Cette étude globale et monumentale largement consacrée à l’étude des aspects de la culture diasporique est toujours en cours d’élaboration.
Pour moi, ce travail est comparable à un plan architectural initié par Calouste Gulbenkian.
Il est souhaitable que dans un avenir proche la réalisation de l’étude suive ce plan sans tarder.
La diaspora a besoin d’une structure concrète et palpable.
L’auditoire a posé une question : Dans l’éventualité où la diaspora devrait s’organiser de manière autonome comment peut-elle préserver l’arménité hors d’Arménie ?
Malheureusement, cette question n’a pas reçu de réponse tranchée. Ils n’ont pas évoqué l’exemple de Constantinople, où il existait la littérature de province, née de la terre d’Arménie, alors que la littérature de Constantinople n’en était pas issue.
Mais peut-on dire que le roman de Gamsaragan « La fille du professeur » ou d’autres œuvres ne peuvent être qualifiées d’arméniennes ? Puisque LA LANGUE employée était l’arménien et que la vie de Constantinople « s’arménisait ».
Autre exemple : La communauté arménienne d’Iran, qui conserve depuis 400 ans son caractère arménien par le simple fait que la langue y est utilisée.
Parlons l’arménien ! et nous verrons ensuite comment la diaspora ne serait-elle pas arménienne ?
« Ah ! La langue ! Sans elle, à quoi ressemblerait l’homme ? »

Archevêque Norvan ZAKARIAN

La rédaction
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