Quelque 35.000 Arméniens sont à nouveau descendus dans la rue samedi à l’appel de l’opposition, pour le quatrième jour consécutif, pour exiger l’annulation du résultat de l’élection présidentielle de mardi, remportée par le Premier ministre Serge Sarkissian.
« Nous sommes ici pour nous battre pour notre liberté. Nous resterons et nous nous battrons jusqu’à la fin. Nous ne sommes pas loin de la victoire. Regardez le monde qu’il y a! », dit un manifestant de 45 ans, Artour Khatchatrian.
La veille, 30.000 personnes s’étaient rassemblées sur cette même place de la Liberté, dans la centre d’Erevan, malgré l’interdiction des autorités, autour du candidat d’opposition et ancien président Levon Ter-Petrossian.
Une Marche en direction du siège de la télévision publique, accusée de parti pris en faveur du candidat du pouvoir, était également prévue samedi.
Plusieurs centaines d’opposants ont passé la nuit sur la place de la Liberté, où ont été érigées une vingtaine de tentes.
Un grand nombre de manifestants sont au chômage et estiment qu’un changement de gouvernement leur donnerait des opportunités d’emploi.
Selon les résultats officiels, Serge Sarkissian, désigné par le président sortant Robert Kotcharian, qui ne peut pas se représenter, a remporté 52,9% des suffrages.
M. Ter-Petrossian, qui n’a réuni que 21,5% des suffrages, a demandé l’annulation de l’élection, affirmant que des dizaines de ses partisans avaient été battus. Il a aussi fait état d’urnes bourrées, de votes multiples et affirmé que plusieurs électeurs avaient voté sous la contrainte.
Les observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont qualifié l’élection de « globalement conforme » aux standards internationaux.