Premiers développement sur l’arrestation de six soldats arméniens
Six soldats arméniens ont été capturés par les forces azerbaïdjanaises tôt jeudi, dans le cadre d’une impasse militaire persistante à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le ministère arménien de la Défense a déclaré que les soldats avaient été « encerclés et faits prisonniers » alors qu’ils fortifiaient leur poste frontalier dans la province orientale de Gegharkunik, en Arménie.
« Les mesures nécessaires sont prises pour ramener les militaires capturés », a-t-il déclaré sans donner plus de détails.
Dans un communiqué, le ministère a fermement démenti les affirmations de l’armée azerbaïdjanaise selon lesquelles ils auraient traversé la frontière azerbaïdjanaise dans le cadre d’une mission de sabotage.
Le Premier ministre Nikol Pashinian a également insisté sur le fait que les six militaires avaient été « enlevés » à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Arménie.
« Les processus en cours sont inacceptables pour nous », a déclaré Pashinian au début d’une réunion hebdomadaire du cabinet à Erevan. « Ce genre d’incidents se produit parce que certaines personnes veulent que nous nous accommodions de la présence de forces azerbaïdjanaises sur notre territoire, ce qui ne peut avoir lieu. »
« Il s’agit d’une menace directe pour l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie qui constitue une violation flagrante du droit international », a-t-il ajouté.
Le ministère arménien des affaires étrangères a également condamné les actions de l’Azerbaïdjan et a exigé la libération immédiate des militaires arméniens.
Un chef adjoint de l’état-major de l’armée arménienne, le major-général Eduard Asrian, a donné plus de détails sur l’incident lors d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi. Asrian a déclaré que les soldats ont été capturés alors que des unités de l’armée arménienne mettaient en place un nouveau poste frontière pour empêcher les forces azerbaïdjanaises d’avancer plus profondément dans le territoire arménien.
Il a précisé qu’ils n’ont pas ouvert le feu sur les militaires azerbaïdjanais qui s’approchaient car les « dirigeants militaro-politiques » arméniens tentent toujours de résoudre pacifiquement le conflit frontalier.
Asrian a ajouté que l’armée arménienne négocie actuellement avec la partie azerbaïdjanaise par l’intermédiaire des troupes russes de maintien de la paix déployées dans le Haut-Karabakh. Il a déclaré que les Azerbaïdjanais exigent le retrait des forces arméniennes des nouvelles positions qu’elles ont prises dans la région dans la matinée. La partie arménienne est prête à le faire si les six soldats sont libérés, a déclaré le général aux journalistes.
L’incident est survenu deux jours après qu’un autre soldat arménien servant à Gegharkunik ait été tué par les forces azerbaïdjanaises dans ce qui était la première fusillade signalée au cours de l’affrontement frontalier.
Les forces azerbaïdjanaises auraient avancé de plusieurs kilomètres dans Gegharkunik et dans une autre région frontalière arménienne, Syunik, il y a deux semaines. L’armée arménienne a répondu en envoyant des renforts dans ces régions. Jusqu’à présent, elle n’a pas mis à exécution ses menaces de mener une action militaire et de contraindre la partie azerbaïdjanaise à se retirer.
M. Pashinian a indiqué que l’Arménie continuera à faire preuve de prudence même après la capture de ses soldats. Il a déclaré qu’Erevan devait rester « prudent » face à ce qu’il a décrit comme des tentatives azerbaïdjanaises de provoquer un nouveau conflit militaire, six mois après que la Russie ait contribué à mettre fin à la guerre arméno-azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabakh.
Moscou a également tenté d’apaiser l’impasse actuelle en appelant l’Arménie et l’Azerbaïdjan à créer une commission sur la démarcation des frontières et en offrant de faciliter son travail. Mercredi, M. Pashinian a publiquement subordonné la création d’un tel organe au retrait des troupes azerbaïdjanaises des zones frontalières arméniennes et à la libération de plus de 100 prisonniers arméniens encore détenus par l’Azerbaïdjan.
Dans le même temps, un législateur arménien de haut rang a déclaré aux journalistes que le ministre de la Défense, Vagharshak Harutiunian, s’était rendu à Moscou jeudi matin pour des entretiens « très importants » avec son homologue russe, Sergei Shoigu. M. Pashinian a annoncé ces entretiens mercredi.
