D’après le site bne Intellinews, selon certaines mesures – qui remettent en question la ligne officielle selon laquelle l’inflation annuelle turque s’élevait à 36 % à la fin de l’année – le taux d’inflation annuel du pays à la fin décembre était supérieur à 80 % et se dirigeait vers les trois chiffres. Le groupe de recherche d’Istanbul (ENAG) a calculé 83 %.
Les analystes décrivent la crise économique de la Turquie comme étant le fait du président turc Recep Tayyip Erdogan lui-même. Erdogan, invoquant une pensée économique peu orthodoxe, refuse obstinément de donner le feu vert à une hausse des taux d’intérêt face à une croissance fulgurante des prix et à une lire fortement dépréciée. La monnaie a perdu 44 % par rapport au dollar l’année dernière.
Dans son rapport, la Confédération des syndicats turcs (Turk-Is) note que « même si les taux de change ont fortement baissé à la suite de l’introduction du système de dépôt en lires turques protégées contre le risque de change en décembre, la lire a recommencé à perdre de la valeur ».
« En raison de l’augmentation des prix du fioul, de l’électricité, du gaz naturel et des transports publics, il est devenu d’autant plus difficile pour les travailleurs et leurs familles, dont la plus grande et généralement unique source de revenus est le salaire minimum, de joindre les deux bouts avec ce dernier », ajoute-t-il.
Le 16 décembre, Erdogan a annoncé que le salaire minimum serait augmenté de 50 %, mais cette hausse aggravera l’inflation et, si la croissance des prix se poursuit sur sa trajectoire abrupte, la valeur de l’augmentation des salaires sera bientôt anéantie.
Le 1er février, le leader du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition, Kemal Kilicdaroglu, a appelé à l’unité pour surmonter les « jours difficiles » auxquels la Turquie est confrontée, rapporte Hurriyet.
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