Moscou, 17 oct 2018 (AFP) – Le ministre italien de l’Intérieur Matteo
Salvini, également chef de file de la Ligue, parti d’extrême droite, a de
nouveau dénoncé mercredi à Moscou la « folie » des sanctions occidentales prises
à l’encontre de la Russie, critiquant durement l’Union européenne.
« Je viens parce que je suis convaincu que les sanctions sont une folie
économique, sociale et culturelle », a déclaré M. Salvini, également
vice-président du Conseil des ministres du gouvernement italien, lors d’une
rencontre avec la communauté d’affaires russo-italienne.
Ces propos ont déclenché les applaudissements fournis de la salle, pleine
d’entrepreneurs russes et italiens dont certains ont pris le microphone pour
implorer le ministre d’oeuvrer à mettre fin à ces sanctions.
« Il n’est pas normal que je sois ici avec vous un mercredi après-midi. La
normalité serait que vous soyez dans vos entreprises et que je sois avec mon
homologue russe en train de parler d’anti-terrorisme, cyber-sécurité, etc. », a
déclaré M. Salvini, qui a été accueilli par le vice-ministre des Affaires
étrangères Alexandre Grouchko, mais n’a pas été reçu par d’autres responsables.
« Nous sommes en train de financer, de tenter de convaincre la Turquie
d’entrer en Europe, un pays qui occupe militairement un pays européen depuis
44 ans », alors que « nous sanctionnons la Russie » pour avoir annexé la Crimée
en 2014, a-t-il affirmé. « C’est une folie », a-t-il répété.
Le nord de Chypre est géré par l’autoproclamée République de Chypre-nord
(RTCN) et est occupé par l’armée turque. Quelque 35.000 soldats turcs y sont
stationnés.
Lors d’une visite à Moscou mi-juillet, Matteo Salvini avait affirmé vouloir
mettre fin au régime des sanctions « d’ici à la fin de l’année » et « n’exclure
aucune option » pour convaincre les autres pays européens, à savoir mettre son
veto à leur reconduction.
Mercredi, le ministre n’a plus donné de date butoir et a estimé que le veto
était « une carte à ne jouer qu’une fois » et que la priorité était désormais du
côté de la politique italienne, secouée récemment par l’adoption d’un budget
bien en dehors des clous européens pour 2019.
Défendant le budget, M. Salvini a lancé « un appel à Bruxelles, Berlin,
Paris: laissez le gouvernement italien s’occuper des Italiens. On n’en peut
plus, laissez-nous travailler ».
Le président du Conseil italien Giuseppe Conte est attendu le 24 octobre à
Moscou, où il doit rencontrer le Premier ministre Dmitri Medvedev et le
président Vladimir Poutine.