Le représentant du Bureau politique de la Fédération révolutionnaire arménienne Dachnaktsoutioun (FRA D), Armen Roustamyan a annoncé jeudi 15 novembre qu’il conduira la liste de son parti pour les élections législatives anticipées du 9 décembre prochain, parmi les 11 partis et alliances qui ont exprimé leur intention de prendre part à ce scrutin majeur. Derrière Roustamyan, en tête de liste, figurent deux autres hauts responsables de ce parti qui était il y a encore 8 mois, associé dans un gouvernement de coalition au Parti républicain d’Arménie de l’ancien président Serge Sarkissian qu’il avait lâché après la démission de ce dernier pour rallier la Révolution de velours de Nikol Pachinian ; disposant de 8 députés dans le Parlement sortant, la FRAD avait apporté ses voix à N.Pachinian pour qu’il soit élu premier ministre le 8 mai et avait été de ce fait associée à son gouvernement provisoire.
L’un de ces 2 responsables dachnaks en lice pour les législatives n’est autre qu’Arthur Khatchatrian, qui fut ministre de l’agriculture de N.Pachinian jusqu’à ce que ce dernier limoge début octobre les représentants de la FRAD et du parti Arménie prospère (BHK) pour s’être opposés à la tenue des législatives anticipées en décembre, préférant l’échéance initialement prévue de mai ou juin 2019. Le troisième candidat dachnak en tête de liste est le président du Conseil suprême d’Arménie de la FRAD, Arsen Hambartsumyan.
La FRAD a présenté à la Commission électorale suprême d’Arménie à la date butoir du mercredi 14 novembre au-delà de laquelle les candidatures n’étaient plus acceptées, une liste de 152 candidats briguant des mandats de députés dans les différentes circonscriptions du pays selon un mode proportionnel et nominal. Parmi ces candidats, 22 ne sont pas des membres du parti dachnak. La FRAD s’était opposée avec véhémennce à la décision, annoncée par N. Pachinian au lendemain de la large victoire de son candidat aux municipales de Erevan, d’avancer la tenue des législatives anticipées en décembre. Tout en se disant absolument favorable à la tenue d’un scrutin anticipé, le parti avait fait valoir, comme d’ailleurs le BHK et d’autres acteurs politiques arméniens, la nécessité de se donner le temps notamment pour élaborer la réforme nécessaire du Code électoral et créer les conditions idéales de vote à la mesure de l’excellence à laquelle cette élection aspire.
La FRAD avait obtenu un score dérisoire aux municipales de Erevan, et ne siège donc pas dans le nouveau conseil municipal de la capitale. Le 29 octobre, les réformes électorales proposées par le gouvernement de N.Pachinian ont failli être votées, à une voix près… celle d’un membre de la FRAD, qui ne s’était pas présenté à cette séance de vote au Parlement, alors que le parti avait pourtant voté en faveur du texte. Outre la FRAD, 10 partis ou alliances ou blocs politiques, ont présenté leurs listes de candidats à la Commission électorale en vue de participer aux élections et de figurer au nombre des 105 députés du Parlement arménien. C’est le bloc « Im Kayl » (Mon pas ou « My Step) de N.Pachinian, qui a déjà fait ses preuves à Erevan, qui part grand favori de ce scrutin.
Après de longues hésitations, le HHK entre aussi dans la course, et a exprimé l’objectif d’arriver deuxième, avec une liste conduite par l’ancien ministre de la défense Vicken Sarksian, et dont Serge Sarkissian, qui continue à diriger le parti, est absent, préférant garder profil bas pour donner une chance à son parti de siéger dans la future Assemblée, où il ne devrait pourtant pas figurer, selon la plupart des experts. Le BHK de l’homme d’affaires Gaguik Tsaroukian, qui lui aussi s’était rallié in extrémis avec Pachinian et affirme prendre part au scrutin tout en soutenant sa révolution, compte bien lui aussi rester dans le Parlement, dont il était la 2e force avant sa dissolution prononcée le 1er novembre.
Parmi les autres formations en lice, figurent le bloc Menk, Arménie lumineuse (qui faisait partie de l’alliance Yelk aux côtés du Contrat civil de Pachinian dans le Parlement sortant), Renaissance chrétienne-démocrate, le parti du Progrès national, Etat de droit, le parti de la décision citoyenne, et Progress Party, et Sasna Tsrer, qui était interdit il y a peu encore en Arménie. La campagne sera officiellement lancée le 26 novembre, le scrutin étant prévu le 9 décembre.
