Pachinian veut renforcer la coopération avec l’Iran, malgré les sanctions américaines

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L’Arménie va maintenir des relations étroites avec son voisin iranien et ce malgré la nouvelle vague de sanctions qu’a imposées Washington à Téhéran, depuis le retrait de D. Trump en mai de l’accord international avec l’Iran sur le nucléaire, a déclaré mardi 20 novembre le premier ministre arménien par intérim, Nikol Pachinian.

“Nous devons développer les relations avec l’Iran de manière intensive et elles doivent être mutuellement bénéfiques », a indiqué N. Pachinian devant les journalistes, qui l’interrogeaient sur l’impact éventuel des sanctions américaines sur les relations arméno-iraniennes. Un diplomate américain en visite dernièrement à Erevan n’avait pas manqué de souligner que la frontière entre l’Arménie et l’Iran, principale porte sr le monde d’une Arménie enclavée en raison du double blocus terrestre exercé par la Turquie et l’Azerbaïdjan, risquait de poser un problème dans des relations arméno-américaines que Washington entend par ailleurs développer à la faveur de l’arrivée au pouvoir de N. Pachinian.

Cette frontière « problématique » pour Washington a vocation à dynamiser la coopération commerciale et économique entre l’Arménie et l’Iran, ce qui risque en effet d’aller à l’encontre des sanctions imposées par les Etats-Unis à la République islamique d’Iran. Le diplomate américain avait indiqué que le sujet était à l’étude afin que les sanctions ne pèsent pas sur l’économie fragile de l’Arménie. Mais N. Pachinian a balayé du revers de la main les mises en gardes américaines, en indiquant qu’il ne voyait « aucune raison d’opérer quelque changement” dans la politique de l’Arménie concernant l’Iran. “Nous devons non seulement maintenir le bon niveau de nos relations mais aussi nous efforcer de les porter à un nouveau niveau”, a-t-il souligné.

N. Pachinian a précisé que l’administration américaine “comprend parfaitement notre situation et notre politique” – ce qui reste à vérifier-, tout en rappelant qu’il était également « très important » pour l’Arménie d’avoir de bonnes relations avec les Etats-Unis. Une équipe de responsables du Département d’Etat et du Trésor américains avait effectué la semaine précédente une visite à Erevan en vue d’expliquer, au gouvernement arménien comme aux acteurs économiques privés du pays, le sens et la nature des sanctions que D. Trump s’était décidé à imposer à nouveau à l’Iran. Les détails de leurs rencontres n’avaient pas été rendus publics.

L’Iran figurait aussi en priorité de l’agenda de la visite qu’avait effectuée le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton en octobre en Arménie dans le cadre d’une tournée régionale. J. Bolton avait fait savoir à cette occasion à N. Pachinian que l’administration Trump allait renforcer les sanctions de manière drastique et que les échanges commerciaux et autres à travers la frontière arméno-iranienne devenaient de ce fait “une question très sensible ” pour Washington.

S’exprimant devant le Parlement arménien quelques jours après sa rencontre avec J.Bolton, N. Pachinian avait clairement fait savoir que son gouvernement entendait maintenir des relations “spéciales” entre l’Arménie et l’Iran. Le premier ministre arménien n’a toutefois pas démenti durant son intervention devant la presse mardi les informations selon lesquelles certaines banques commerciales arméniennes avaient d’ores et déjà commencé à clore les comptes de ressortissants iraniens, pour la plupart d’origine arménienne d’ailleurs, résidant en Arménie. Il a souligné que ces banques privées n’agissaient pas sur ordre de son gouvernement et il a estimé qu’elles n’avaient pas voulu prendre le risque de se voir sanctionner par les Etats-Unis, avec lesquels elles sont probablement en affaires. N. Pachinian avait rencontré le président iranien Hassan Rouhani à New York en septembre en marge de l’Assemblée générale de l’Onu. Durant leur rencontre, les deux leaders avaient évoqué les perspectives d’un développement des échanges commerciaux entre l’Arménie et l’Iran et avaient réaffirmé leur soutien à des projets de coopération dans le domaine de l’énergie notamment, déjà mis en œuvre ou à l’étude.

Avec la Géorgie, l’Iran est la seule voie d’accès de l’Arménie vers le monde extérieur. Elle en importe du gaz naturel et d’autres carburants fossiles qu’elle lui renvoie sous forme d’électricité, une coopération énergétique qui est appelée à se renforcer, notamment avec le projet de construction d’un barrage hydroélectrique sur le fleuve Araxe marquant la frontière entre les deux pays, même si la Russie reste le principal fournisseur de l’Arménie en gaz naturel. Une zone commerciale franche a par ailleurs été créée à Meghri, ville-frontière de l’Arménie avec l’Iran.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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