Aliev affirme que l’Arménie ne pourra changer que si elle règle la question du Karabagh

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“Nous menons une politique visant à démontrer les avantages que la paix peut apporter à la région et les difficultés auxquelles l’Arménie doit faire face s’il n’y a pas de paix, et nous continuerons à mener une telle politique », a déclaré le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe Rossiya-24 TV. “Je suis profondément convaincu que la seule voie possible pour la nouvelle direction arménienne, si elle souhaite mettre en œuvre les réformes promises en vue de transformer le pays est de régler le conflit avec l’Azerbaïdjan. Et pour cela, elle doit décider le retrait des territoires occupés et permettre ainsi le retour des centaines de milliers d’Azerbaïdjanais dans leurs foyers. Il semble qu’elle fasse preuve de plus compréhension à cet égard. Mais je ne peux prédire l’avenir, et comme on dit, le temps nous le dira. Mais nous mènerons avec détermination la politique que j’ai évoquée plus haut, d’autant qu’elle semble porter ses fruits”, a poursuivi le président azéri.
Ces propos ambigus, et disons-le cyniques, du président azéri constituent un nouvel échantillon du double discours qu’il tient concernant N.Pachinian et son équipe au pouvoir à Erevan depuis mai dernier. Avec la connivence discrète de la Russie, le président azéri veut donner l’impression que l’arrivée au pouvoir de N.Pachinian constituerait une chance historique de relancer le processus de paix au Karabagh, voire de régler le conflit de manière durable… et à l’avantage de Bakou ! N.Pachinian pourtant, s’il a exprimé dès son arrivée au pouvoir sa volonté de relancer le dialogue avec Bakou, n’a pas donné de gages de quelque compromis, et a même répété à plusieurs reprises que les autorités du Karabagh devaient revenir à la table des négociations pour que celles-ci aboutissent, une exigence à laquelle Bakou a toujours opposé un refus catégorique. De son côté, I.Aliev faisait pourtant des signes de bonne volonté en discutant avec N.Pachinian en septembre en marge d’un sommet de la CEI, un premier contact qui avait donné lieu à quelques engagements de la part du président azéri dont le leader arménien s’était peut-être félicité un peu trop hâtivement, en voulant y voir l’amorce d’un dialogue constructif. Le président Aliev a montré depuis qu’il ne voulait céder sur rien, mais qu’il entendait mettre à profit le malaise perceptible dans les relations entre la Russie et l’Arménie depuis les poursuites engagées par la justice arménienne contre le secrétaire général de l’OTSC, ainsi que les tensions politico-militaires entre Erevan et Stepanakert, pour pousser N.Pachinian sur la voie de compromis territoriaux au Karabagh. Après une période de test émaillée de flatteries à l’attention de N.Pachinian, présenté comme un homme de dialogue contrairement à ses prédécesseurs représentant un « clan du Karabagh » campant sur une ligne de fermeté et d’intransigeance, il est à craindre que l’Azerbaïdjan veuille lui imposer les termes de ce dialogue.
Le ministre azerbaïdjanais des affaires étrangères Elmar Mammadyarov rappelait d’ailleurs au même moment que Bakou n’avait aucunement l’intention de reconnaître l’indépendance du Haut Karabagh, dont les habitants arméniens se verraient accorder un large degré d’autonomie et de sécurité au sein de l’Azerbaïdjan, a-t-il souligné en réitérant ainsi les termes du compromis que les autorités azéries sont prêtes à accepter en vue de régler le conflit. E. Mammadyarov a indiqué que conformément à ses engagements internationaux, l’Azerbaïdjan a toujours garanti la sécurité de ses citoyens de différents groupes ethniques, et il est prêt aujourd’hui à agir de même pour les Arméniens du Haut-Karabagh. Le service de presse de la présidence de la République d’Artsakh n’a pas manqué de réagir à de tels propos, qu’il a jugés ‘inacceptables » et qui prouvent selon lui que l’Azerbaïdjan campe sur les mêmes positions, en oubliant le sort qui était réservé aux Arméniens lorsqu’ils vivaient dans la région autonome du Haut Karabagh dépendant de la RSS d’Azerbaïdjan. Le responsable du service de presse de la présidence du Haut-Karabagh, A. Babayan, a rappelé que les autres minorités ethniques, comme les Kurdes, les Lezguines et autres Taliches, n’étaient pas mieux traitées par les autorités de Bakou, quelles qu’elles fussent. Le vice-premier ministre d’Arménie Ararat Mirzoïan, a lui aussi réagi à ces propos, en réaffirmant que le retour à un statut d’autonomie au sein de l’Azerbaïdjan n’était pas envisageable pour les Arméniens du Haut Karabagh.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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