La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a ordonné aux autorités répressives arméniennes de permettre à un homme d’affaires de premier plan, poursuivi pour corruption, de pouvoir bénéficier de soins médicaux adéquats.
Les avocats de l’homme d’affaires millionnaire Samvel Mayrapetian ont rendu public vendredi la décision, exigeant à nouveau qu’il soit autorisé à subir un tel traitement en Allemagne.
Mayrapetian a été arrêté en octobre pour «assistance à la corruption», ce qu’il nie fermement. Libéré sous caution le mois dernier, il est hospitalisé depuis et souffrirait d’une forme de pancréatite menaçant le pronostic vital.
Immédiatement après sa libération, Mayrapetian a demandé au Service spécial d’enquête arménien (SIS) l’autorisation de partir pour l’Allemagne, affirmant par l’intermédiaire de ses avocats que les hôpitaux arméniens ne pouvaient guérir sa maladie. Le SIS a rejeté la demande, ce qui a amené le magnat à faire appel de la CEDH.
La cour basée à Strasbourg a accepté l’appel jeudi soir. Les autorités arméniennes doivent permettre à Mayrapetian de recevoir le type de traitement recommandé par ses médecins. Il a donné 15 jours aux autorités pour faire rapport à la CEDH sur le respect de son ordonnance.
L’avocat de Mayrapetian, Karen Batikian, a affirmé vendredi que son état de santé nécessitait un traitement dans un dispensaire spécialisé situé à Dresde, en Allemagne. Batikian a de nouveau demandé au SIS d’autoriser le départ de son client en Allemagne.
« J’insiste sur le fait que Samvel Mayrapetian veut se rendre en Allemagne pour des raisons uniquement médicales et qu’il retournera ensuite en Arménie, et participera à toutes les procédures d’enquête et judiciaires une fois son traitement terminé », a souligné Batikian.
Le SIS n’a pas immédiatement réagi à la décision de la CEDH.
L’agence chargée de l’application des lois n’a toujours pas publié les détails des accusations portées contre le magnat, qui avait grandement bénéficié des liens étroits avec les anciens gouvernements arméniens.
Mayrapetian, 59 ans, l’un des principaux promoteurs immobiliers du pays, possède également une chaîne de télévision nationale et un concessionnaire automobile. Son entreprise a été impliquée dans le réaménagement controversé d’anciens quartiers du centre-ville d’Erevan pendant la présidence de Robert Kotcharian. Pendant des années, certains médias ont lié le fils aîné de Kotcharian, Sedrak, au concessionnaire Toyota.
Kotcharian est actuellement en détention préventive et a été inculpé pour les manifestations post-électorales meurtrières de mars 2008. Il nie ces accusations, qui sont pour lui motivées politiquement.
