NAM : 20 ans de combat pour la liberté

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De Charles Aznavour à Franz-Olivier Giesbert, de Bernard-Henri Lévy à Atom Egoyan, vingt personnalités figurant parmi les abonnés les plus connus de Nouvelles d’Arménie ont pris leur plus belle plume dans ce numéro de mai consacré au vingt ans du journal, pour lui souhaiter longue vie. Elles rappellent le rôle essentiel, sans doute, de ce média pour les Arméniens. Elles soulignent aussi la valeur ajoutée qu’il apporte dans le paysage de la presse française où il a trouvé une vraie place.

Ces encouragements, à ce moment précis de l’existence de NAM, revêtent d’autant plus d’importance que notre titre, comme l’ensemble de ses confrères, subit les effets d’une double crise mondiale : celle générale de l’économie qui se répercute sur son budget de fonctionnement. Mais également une crise structurelle propre aux médias papier, confrontés à la mutation technologique d’Internet et à son modèle économique aléatoire, en particulier pour les sites drainant moins de cent mille visiteurs uniques par jour (soit dix fois plus qu’armenews, qui, bien qu’en langue française, est l’un des sites arméniens les plus lus au monde).

Cette situation se traduit souvent par une perte de qualité, due à la fois à une baisse des moyens et à des velléités de ratisser plus larges. Une tentation qui entraîne même parfois les news magazine les plus prestigieux de la presse internationale à verser dans le racolage, pour mieux vendre. Les appréciations de nos confrères et de personnalités à l’occasion de ces 20 ans, nous rassurent quant au fait que NAM, qui a été très attentif à combattre cette tendance, en a été jusqu’à aujourd’hui épargné. Notre titre a toujours visé le haut de gamme éditorial, sans jamais céder à rien de ce qui pouvait altérer son indépendance. Et ceux qui ont suivi certains épisodes plus ou moins rocambolesques de la vie du magazine durant ces dernières années savent ce qui lui en a parfois coûté.

Seule la fidélité de nos abonnés, de nos annonceurs et de nos partenaires a rendu possible cette autonomie financière qui a protégé notre indépendance éditoriale. Ce sont eux qui nous ont offert l’opportunité d’exister, puis de continuer et même de nous développer en donnant notamment naissance à Armenews, en attendant peut-être de nouvelles aventures. Grâce à eux, NAM et son site internet occupent aujourd’hui une place prépondérante dans la diffusion de l’information arménienne, l’un dans la prise de distance et la profondeur, l’autre dans l’instantanéité de l’événement. Outre que ces médias ont ouvert des espaces d’oxygène et de liberté dans une collectivité qui en a été singulièrement très longtemps privée, ils sont parallèlement des lieux de savoir et de mémoire, des scènes publiques où nos communautés se parlent à elles-mêmes tout en s’adressant aux autres. Avec leur fonction « vitrine et porte-voix » et leur usage « miroir », ils constituent aujourd’hui des outils aussi précieux qu’indispensables pour la vie arménienne de France et bien au-delà. Il fallait le rappeler à cette occasion, et peut-être que d’autres le disent, pour que chacun en prenne clairement conscience.

Car rien n’est acquis, et cette situation de NAM comme d’Armenews, reste fragile. Elle ne dépend que du bon vouloir et du sens des responsabilités de leurs lecteurs. La multiplicité des gratuits, promus par des forces plus ou moins transparentes, représente en l’occurrence un danger. Le marché arménien est un micro marché. Et la conception d’une information libre et indépendante que nous défendons a un coût. Chaque peuple, chaque collectivité a la presse qu’il mérite. Les nôtres sont-ils prêts à en payer le prix, fût-il des plus modiques ? C’est aussi dans ce type d’effort que se situe le combat et que se jauge l’engagement.

Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts jetés vers l’avenir. Que les 20 ans de NAM, qui concernent au premier chef aussi armenews, leur fournissent les moyens d’affronter le futur dans les meilleures conditions. NAM n’est pas né du hasard. Fruit des luttes successives du peuple arménien pour ses droits et sa souveraineté, son existence résulte d’une exigence politique, au sens large et noble du terme. Pour relever les défis de l’avenir, et jouer le rôle qui lui revient dans cette immense tâche de reconstruction à laquelle est confrontée l’entité arménienne, NAM a plus que jamais besoin de l’appui et de la mobilisation de ses lecteurs et de ses usagers. Tout comme eux ont un fort besoin de son existence. Pour la communauté arménienne, et les défenseurs de ses droits, l’aider, c’est s’aider. Le soutenir, c’est se soutenir.

Ara Toranian

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