L’Arménie souhaite que les dirigeants géorgiens Tbilissi fassent montre d’une approche équilibrée sur le conflit du Haut-Karabakh, a déclaré le 14 mars le président du Parlement, Ararat Mirzoyan, lors de sa rencontre avec le président géorgien Salomé Zourabichvili en visite dans le pays.
S’exprimant lors d’une réunion avec la délégation dirigée par Mme Zourabichvili, M. Mirzoyan a souligné le fait qu’en tant que membre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Géorgie a également rejoint le Groupe de Minsk pour le règlement du conflit du Haut-Karabakh, coprésidé par les États-Unis, la Russie et la France. « C’est pourquoi nous devons nous efforcer de faire en sorte que des formulations équilibrées et neutres soient désormais les lignes directrices de toutes les déclarations relatives au Haut-Karabakh « , a déclaré Mirzoyan, cité par le service de presse du parlement arménien.
Dans ce contexte, le principal législateur arménien a fait part de ses préoccupations concernant la déclaration des ministres des Affaires étrangères de Turquie, d’Azerbaïdjan et de Géorgie du 29 octobre 2018, dans laquelle un seul principe sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh a été mentionné, celui relatif à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan .
» Et ce alors que la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE fait preuve d’une approche plus équilibrée et plus souple en la matière « , a déclaré Mirzoyan.
Mirzoyan a également fait part des préoccupations d’Erevan au sujet des déclarations de Zourabichvili lors de sa dernière visite en Azerbaïdjan.
Lors de sa rencontre avec le Président Ilham Aliyev lors d’une visite officielle à Bakou en février, la Présidente géorgienne a en particulier déclaré que l’Azerbaïdjan et la Géorgie avaient connu les mêmes problèmes. « Aujourd’hui, nous savons ce que signifie l’occupation pour un pays et ce que c’est quand votre intégrité territoriale n’est pas encore rétablie. Les lignes de contact avec les terres occupées sont des blessures ouvertes qui entravent notre développement. Néanmoins, malgré ces tragédies, nous sommes parvenus à renforcer et à développer nos économies », avait déclaré Mme Zourabichvili, en évoquant les conflits dans le Haut-Karabakh, en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
Mirzoyan a déclaré que les déclarations de la présidente géorgiene avaient suscité des inquiétudes dans la société arménienne.
« Toutes les structures internationales, et je me référerai également à l’Union européenne, établissent une distinction claire entre le conflit du Haut-Karabakh et les autres conflits », a souligné le président du Parlement arménien.
Zourabichvili était en Arménie pour une visite officielle de deux jours les 13 et 14 mars à l’invitation de son homologue arménien, Armen Sarkissian.
Lors de la conférence de presse conjointe des deux présidents, le 13 mars, Sarkissian a également parlé des conflits régionaux, soulignant que « l’Arménie et la Géorgie sont unanimes à penser que les conflits dans la région ne sont pas identiques et que les modalités de leur règlement ne sont pas identiques ».
Zourabichvili, pour sa part, a déclaré que pour la Géorgie, pays qui abrite d’importantes communautés arméniennes et azerbaïdjanaises, il est important que le conflit dans le Haut-Karabakh ne soit pas déplacé sur son territoire. « Il est très important pour nous que les citoyens géorgiens d’origine arménienne et azerbaïdjanaise vivent en paix et soient intégrés dans la vie politique, économique et culturelle de la Géorgie », a-t-elle déclaré.
Pendant son séjour à Erevan, la présidente géorgienne a également rencontré le Premier ministre arménien Nikol Pashinian et chef suprême de l’Eglise apostolique arménienne, Catholicos Karekine II.
