Le Premier ministre Edouard Philippe représentera la France mercredi 24 avril à la commémoration nationale du génocide arménien de 1915 qui se déroulera à partir de 18h devant la statue de Komitas à Paris. Cette manifestation aura cette année une dimension historique, dans la forme comme dans le fond, de par son caractère officiel. Une première. Le décret n° 2019-291 du 10 avril 2019, qui concrétise l’engagement du président de la République, pris le 4 février 2019 au diner du CCAF, de faire de cette date une journée nationale se traduira dans toute la France par des cérémonies officielles, en présence des préfets de la République. Cet événement majeur dans l’histoire de la communauté arménienne de France, formée par les rescapés au lendemain de l’entreprise d’extermination, constitue sans nul doute le deuxième grand tournant, après la reconnaissance du génocide promulguée le 29 janvier 2001, dans son long combat pour la vérité et la justice. Dans un communiqué remerciant le Président de la République, le CCAF avait souligné qu’avec cette mesure, la République atteignait à l’universel en faisant sien le destin de victimes qui appartiennent à l’humanité.
La Turquie a vivement condamné cette décision française qui porte un coup sévère à son négationnisme d’Etat et à ses velléités de s’exporter en France et en Europe. Le comité Talaat, une officine portant le nom du principal instigateur et concepteur de l’élimination physique des Arméniens de l’Empire ottoman, a annoncé l’organisation d’une manifestation de protestation le 20 avril à Strasbourg.
A la suite de la commémoration officielle, le CCAF qui regroupe la quasi-totalité des organisations arméniennes de France organisera pour sa part après la cérémonie officielle, une marche pour la justice vers l’ambassade de Turquie. D’autres marches seront également organisées après les commémorations par le CCAF, notamment à Lyon et à Marseille.
