Une société internationale chargée de la collecte des ordures à Erevan a abandonné son projet d’organiser une conférence de presse à Tbilissi, en Géorgie, après avoir entendu les critiques concernant sa décision en Arménie.
Sanitek, un opérateur libanais sous le feu des critiques depuis plus d’un an pour sa gestion médiocre des déchets dans la capitale arménienne, avait initialement prévu un événement médiatique le 31 juillet dans la capitale géorgienne. Il avait également proposé de couvrir les frais de voyage des journalistes arméniens qui décidaient d’assister à l’événement. Dans un communiqué de presse publié le 30 juillet, la société a annoncé que la conférence de presse se tiendrait finalement à Erevan le 2 août.
« Afin d’éviter une nouvelle occasion de propagande contre notre société et de ne pas perdre de vue l’objectif principal, la conférence de presse à laquelle participeront des représentants de la société se tiendra à l’hôtel Armenia Marriott à Erevan le 2 août », a déclaré Sanitek.
Pour expliquer pourquoi elle avait initialement choisi la capitale géorgienne pour la conférence de presse, M. Sanitek a assuré que rien ne garantissait qu’une « persécution illégale » ne se déroulerait pas à l’encontre des actionnaires et des représentants de la société.
Les plans initiaux de la société ont suscité la colère de la faction d’opposition Luys du conseil municipal d’Erevan. En exhortant Sanitek à revoir sa décision, le chef de la faction de Luys, Davit Khazhakian, a affirmé qu’autrement, cela enverrait un mauvais message aux investisseurs étrangers. « Nous pensons qu’une conférence de presse donnée par un investisseur étranger dans la capitale d’un Etat voisin affecterait directement la réputation d’Erevan », a noté Khazhakian.
Depuis l’année dernière, Sanitek s’est plaint de difficultés financières dans l’organisation de l’élimination des déchets à Erevan, imputant la mauvaise qualité des routes et les dommages excessifs causés à ses équipements. Entre-temps, les autorités d’Erevan ont infligé à la société une amende en sept fois pour un total de 90 millions de dollars (près de 190 000 dollars) pour avoir contrevenu aux normes requises.
Le maire d’Erevan, Hayk Marutian, n’a pas caché son mécontentement face au travail de la société de gestion des déchets. Lors de consultations avec la municipalité le 29 juillet, il a accusé Sanitek de « ne chercher que des profits et de ne pas avoir le sens des responsabilités ». Marutian, qui a répété à plusieurs reprises qu’il était également conscient des obligations contractuelles relatives à Sanitek, a également évoqué les autorités d’Erevan, souhaitant améliorer la situation en matière de gestion des déchets dans la ville par leurs propres efforts.
Le porte-parole de la municipalité d’Erevan, Hakob Karapetian, a dit : «Je ne suis pas au courant d’un problème qui pourrait empêcher [Sanitek] de tenir sa conférence de presse à Erevan. Peut-être qu’ils voulaient plus de publicité. Peut-être qu’ils voulaient avoir l’air d’être persécutés. «
