Le vice-ministre de l’Education, de la Culture et des Sports, affilié au parti au pouvoir en Arménie, a été arrêté mercredi sur des suspicions de corruption.
Le Service national de sécurité (SNS) a déclaré que Gevorg Loretsian, âgé de 25 ans, avait aidé un homme d’affaires arménien à obtenir des contrats de fourniture de vêtements de sport et d’équipements de sport à des « entités subordonnées à son ministère », en échange d’un pot-de-vin considérable.
Selon un communiqué du SNS, Loretsian et son chauffeur ont été arrêtés immédiatement après que ce dernier a reçu « une partie de la somme » de la part de l’homme d’affaires, qui a également été placé en détention.
Le SNS n’a pas précisé l’identité de l’homme d’affaires, se contentant de dire qu’il dirige également un club de football arménien. Selon le service de presse sportive Armsport.am, le suspect serait Hrachik Kananian, président de Lokomotiv Yerevan, une équipe de deuxième division.
Loretsian est membre du parti Contrat civil du Premier ministre Nikol Pachinian, qui a participé à la Révolution du velours de l’année dernière. Il occupe le poste de vice-ministre depuis octobre 2018. On ne sait pas encore s’il a avoué cette corruption présumée.
Pachinian a révélé l’affaire pénale « contre un responsable de très haut rang » peu de temps avant l’annonce faite par le SNS. « Ce n’est pas que les autorités sont à l’abri de la corruption. Mais il ne fait aucun doute que nous luttons à 100% contre de telles pratiques », a-t-il expliqué au Parlement.
M. Pachinian a affirmé à plusieurs reprises avoir éliminé la «corruption systémique» en Arménie depuis son arrivée au pouvoir en mai 2018. Des dizaines d’affaires de corruption très médiatisées impliquant principalement d’anciens responsables ont été ouvertes sous sa gouverne.
Dans le même temps, le ministre de l’Education, Arayik Harutiunian, hésitait à commenter l’arrestation de son collaborateur. « Il y a présomption d’innocence, donc je n’en parlerai pas pour le moment », a-t-il nuancé.
Harutiunian a toutefois souligné que ce serait «très regrettable et triste» si les accusations du SNS étaient fondées. Il a également souligné que les autorités étaient déterminées à prévenir les pratiques de corruption, même au sein de leurs rangs.