En écho au premier ministre d’Arménie Nikol Pachinian, qui dans ses voeux pour la nouvelle année, s’est félicité de la croissance économique sans precedent affichée par l’Arménie, les autorités du Haut-Karabagh ont elles aussi fait état d’une croissance économique de l’ordre de 9 % en 2019, traduisant un développement constant de l’économie du territoire depuis une décennie, comme l’ont souligné ses dirigeants à Stepanakert. Les derniers chiffres fournis par le gouvernement du Karabagh faisaient état d’un PIB de l’ordre de 341 milliards de drams (713 millions de $), soit un chiffre per capita de plus de 4 800 $, qui est plus élevé qu’en Arménie, qui est vingt-cinq fois plus peuplée. Il est vrai que le Karabagh revient de très loins. Le volume économique du Karabagh ne se chiffrait qu’à 70 milliards de drams à peine en 2008. Selon les chiffres officiels, cette économie n’a cessé de se developper depuis, affichant une croissance moyenne annuelle constante de 10 % en termes reels, et ce en dépit de la menace constante d’une reprise des hostilités avec l’ancienne puissance tutélaire azérie. S’exprimant lors d’une conference de presse marquant la fin de l’année, le ministre d’Etat du Karabagh Grigory Martirosian a indiqué que cette croissance était portée essentiellement par le commerce et les services entre Janvier et septembre 2019. G.Martirosian a aussi fait état d’un développement sensible de la production industrielle et d’électricité, les produits industriels representant quelque 30% du PNB du Karabagh, selon le ministre cité par l’agence Artsakhpress, une grande partie de cette production étant assurée par l’exploitation des gisements de cuivre et de molybdene du district septentrional de Martakert. Selon les chiffres du gouvernement cites par G.Martirosian, près d’un cinquième de l’électricité produite au Karabagh a été exporté en Arménie en 2019. Le president du Karabagh, Bako Sahakian, a déclaré pour sa part que le Karabagh avait attaint “l’autosuffisance énergétique” en 2017, grâce à la construction de 31 petites centrales hydroélectriques aménagées sur les rivières au cours tumultueux de cette region montagneuse. Une dizaine d’autres centrales du même type sont actuellement en construction. S’exprimant le 23 décembre à Erevan lors d’une rencontre entre les dirigeants d’Arménie et du Karabagh, B. Sahakian avait aussi indiqué que le Karabagh était devenu exportateur de céréales. “En 2019, nous avons produit 112 000 tonnes de blé, soit deux fois plus que notre consummation intérieure”, avait souligné le president du Karabagh, qui ne se présentera pas pour un autre mandate lors des élections à venir au printemps. En dépit d’une importante croissance économique, le Karabagh reste toutefois étroitement dépendant de l’aide annuelle que lui fournit le gouvernement d’Arménie. Celle-ci ne finance qu’un peu plus de la moitié des dépenses budgétaires prévues par le gouvernement du Karabagh pour l’exercice 2020, soit 120 milliards de drams (250 millions de $). Ces aides comprennent les taxes sur les importations prélevées sur les produits non arméniens acheminés au Karabagh mais transitant par les services douaniers d’Arménie.
