Le chef suprême de l’Église apostolique arménienne, le catholicos Karekin II, a exhorté les Arméniens à rejeter « une interprétation erronée de la liberté et des droits » et à s’en tenir à leur foi chrétienne alors qu’il célébrait une messe de Noël lundi.
«Chers fidèles, en ce jour de renouvellement de l’âme de la Sainte-Nativité, nous réfléchissons également avec regret que, au milieu des développements divers et contradictoires de la vie moderne, dans les courants de sécularisation et de conformité… le message de la Naissance du Christ est souvent perdu », a regretté Garegin dans une homélie lue à la cathédrale Saint-Grégoire l’Illuminateur à Erevan.
« Des imitations dangereuses de vraies valeurs sont promues, qui sont dépouillées des véritables principes de l’amour de Dieu et de l’amour des autres et reposent sur une compréhension et une interprétation erronées de la liberté et des droits », a-t-il déclaré. «Pour résister à ces nouvelles réalités et aux temps changeants, nous devons rester fermes dans notre foi en Christ, revaloriser notre passé, choisir le renouvellement et l’adoption.»
Les Arméniens doivent être « plus décisifs dans le témoignage de notre identité chrétienne » et « unis par nos valeurs spirituelles, par notre foi, autour de notre patrie sacrée et de notre Sainte Eglise », a-t-il ajouté lors de la liturgie à laquelle a assisté le Premier ministre Nikol Pachinian et d’autres hauts responsables de l’Etat.
Garegin n’a pas précisé de normes ou de pratiques concrètes rejetées par l’église à laquelle la grande majorité de la population arménienne appartient nominalement.
Le Catholicos avait défendu les valeurs familiales traditionnelles et a fustigé le «pseudo-libéralisme» dans son précédent sermon de Noël prononcé il y a un an.
Quelques mois plus tard, les principaux membres du clergé de l’Église arménienne ont exprimé une forte opposition à un traité de 2011 qui engage les États membres du Conseil de l’Europe, y compris l’Arménie, à lutter contre la violence faite aux femmes. Cette décision est intervenue lorsque le gouvernement de Pachinian a indiqué son intention d’assurer la ratification par le Parlement arménien du traité connu sous le nom de Convention d’Istanbul.
Tout en soutenant la protection des femmes, l’église et les groupes socialement conservateurs s’opposent à la définition du genre de la convention comme «rôles sociaux, comportements, activités et caractéristiques qu’une société particulière considère appropriés pour les femmes et les hommes». Ils disent que cela ouvre la voie à l’introduction du transsexuel ou transgenre en tant que catégories distinctes et à la légalisation le mariage homosexuel. Les représentants du gouvernement le nient.
Garegin et le pape François ont réaffirmé leur opposition au mariage homosexuel dans une déclaration commune lors de la visite du pontife en juin 2016 en Arménie. Les deux chefs religieux se sont également déclarés préoccupés par «la crise de la famille» dans de nombreux pays chrétiens.
L’église apostolique arménienne fête Noël le 6 janvier. Les célébrations de la fête commencent tard le 5 janvier avec des services aux chandelles pour la veille de Noël dans les églises d’Arménie et d’ailleurs. Noël est devenu un jour férié dans le pays du Caucase du Sud après l’éclatement de l’Union soviétique.
