Commémoration à Bruxelles du 105e anniversaire du génocide des Arméniens

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En raison du confinement, il ne fut pas possible de se réunir en grand nombre, cette année, autour de la stèle commémorative du génocide arménien à Ixelles. Mais une manifestation restreinte et le clip YouTube #IStayAdHomeAndIRemember ont permis à ce 105e anniversaire du « Metz Yeghern » (le « Grand Crime ») de ne pas passer inaperçu.

Le Comité des Arméniens de Belgique a lancé un petit clip sur YouTube titré « Nous ne l’oublierons jamais/Wij zullen het nooit vergeten ». L’idée était simple : la commémoration du génocide arménien aurait bien lieu ce 24 avril, mais sans la foule habituelle. On peut en effet commémorer tout en restant chez soi. La manifestation restreinte autour du khachtar – la stèle commémorative en forme de croix arménienne – que la commune d’Ixelles a malgré tout été organisée, était filmée et pouvait être suivie par Facebook.

Premier génocide moderne
Il y a exactement 105 ans, ce soir 24 avril, que le régime des Jeunes Turcs lançait une première rafle à Constantinople (l’actuelle ville d’Istanbul), dont plus de 250 intellectuels arméniens ont été les victimes. Les officiers nationalistes qui avaient pris le pouvoir en 1908, méprisaient le caractère multi-ethnique et multireligieux de l’empire ottoman et ils voulaient à tout prix « turquifier » leur nouvelle patrie, c’est-à-dire : en faire un pays turc et musulman homogène.
Les déportations et massacres qui se sont poursuivis pendant plusieurs mois ont fait au moins 1,5 millions de morts, non seulement issus de la minorité arménienne, mais aussi d’autres minorités chrétiennes qui vivaient sur la Péninsule turque et dans l’ancien empire ottoman : les Araméens, les Assyriens et les Grecs pontiques. Et bien que le fondateur séculier de la république Turque actuelle, Mustapha Kemal Atatürk, s’est battu contre l’islamisme des Jeunes Turcs, la majorité des Turcs continue à nier la réalité historique.

Saints martyrs
A Ixelles vendredi 24 avril 2020 à midi, le Père Zadik Avedikian a lancé l’idée d’inscrire, au calendrier des saints de l’Eglise universelle, les noms des martyrs qui ont été canonisés le jour du 100ème anniversaire du « Metz Yeghern » à Etchmiadzine, le siège de l’Eglise apostolique arménienne. « Toutes les Eglises chrétiennes étaient à nos côtés à Etchmiadzine il y a cinq ans ; le jour où ces martyrs figureront au calendrier des saints de l’Eglise universelle, ils pourront intercéder pour nous tous afin qu’il n’y ait plus de crimes pareils commis contre des chrétiens. »

Oublier, c’est trahir
Par ailleurs, le Père Avedikian a également plaidé pour « que la Turquie, une fois pour toute, revisite son histoire, lise et relise en toute objectivité son passé et reconnaisse les crimes commis, avec courage et humilité. Que les nations humanistes, les acteurs politiques et les intellectuels courageux aident la Turquie, afin qu’elle construise son avenir et sa notoriété avec franchise, lucidité et dignité. Oui, la faute d’il y 105 ans est grave, très grave ; elle était préméditée et destructrice.

Pardonner
Mais le Père Avedikian rappelle la notion du pardon pour les chrétiens. « Nous osons penser que la faute est humaine. Mais il faut demander le pardon si on veut être pardonné et être en paix avec sa conscience et son âme. Et nous sommes conscients et vigilants: pardonner ne veut pas dire oublier. Oublier, c’est trahir ! C’est aussi ouvrir la route et le chemin à d’autres crimes. » Pour terminer : « Depuis 105 ans, le peuple arménien veut la paix pour les âmes de leurs martyrs innocents. »

Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan

Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora

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