Selon le site en ligne Lragir.am, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev songerait à se débarrasser d’Elmar Mammedyarov, son ministre des Affaires étrangères. Il lui reprocherait le manque de résultat dans la négociation pour une solution politique au conflit sur l’Artsakh. Curieusement, ce risque de démission forcée aurait été précipité par les déclarations du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui a déclaré le 23 avril que les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan discuteraient d’un plan visant à établir la paix en Artsakh en échange d’un retour à Bakou des territoires environnants sous contrôle arménien. Cette sortie avait contraint les autorités arméniennes à opposer un démenti et à affirmer que rien de tel n’avait été pose sur la table des négociations.
« Toute option de règlement qui n’assure pas la réalisation du droit de l’Artsakh à l’autodétermination sans aucune limitation, et qui pourrait porter atteinte à la sécurité du peuple de l’Artsakh est inacceptable pour les parties arméniennes » avait expliqué en substance Anna Naghdalian, la porte-parole du ministre arménien des Affaires étrangères, précisant que les propositions qui ont été présentées avant 2018 et qui impliquent une approche progressive du règlement du conflit du Haut-Karabakh sont inacceptables pour l’Arménie. En outre, depuis 2018, l’Arménie n’a pas négocié sur la base d’une approche progressive du règlement », a déclaré Anna Naghdalyan.
Cette situation, provoquée par les déclarations de Lavrov – pourtant jugées pro-azerbaïdjanaises-, constituerait en fait selon Lragir un échec pour la partie azerbaïdjanaise. Du fait de la réaction arménienne, celle n’aurait plus pour option que la guerre, laquelle aurait des conséquences imprévisibles pour Bakou, ou, à défaut une guerre contre son ministre des affaires étrangères, sur lequel l’Azerbaïdjan ferait peser la responsabilité de l’impasse dans les négociations.
Aliev va-t-il se débarrasser de Mammedyarov, ce qui entrainerait un temps mort pour les pourparlers- ce dont les négociateurs ne se plaindront pas. Mais que se passera-t-il si Lavrov décide de se battre pour Mammedyarov ? Dans ce cas, selon Lragir, c’est le crédit d’Aliev lui-même qui souffrirait de ce temps mort à venir dans les négociations.
SOURCE : https://www.lragir.am/en/2020/04/26/74613