Citant le nombre croissant de cas de Coronavirus en Arménie, le ministre de la Santé Arsen Torosian a annoncé hier que les autorités cesseraient d’hospitaliser ou d’isoler la plupart des personnes testées positives au COVID-19.
Toutes ces personnes ont, jusqu’à présent, été emmenées dans des hôpitaux ou des hôtels transformés en centres de soins médicaux temporaires.
Torosian a déclaré hier que les personnes infectées présentant des symptômes bénins du virus, voire même aucuns pour les asymptomatiques, seront invitées à s’auto-isoler à la maison. « Dans quelques jours », les autorités sanitaires renverront également chez eux des centaines de patients asymptomatiques actuellement isolés, a-t-il expliqué dans un appel aux professionnels de la santé posté sur sa page Facebook.
« Ce changement résulte de deux facteurs, a écrit Torosian. Le premier est le nombre de citoyens testés positifs, qui augmente de jour en jour, tandis que le second est un changement dans notre stratégie de gestion des cas symptomatiques en termes d’utilisation optimale des lits d’hôpital et d’autres ressources.»
Torosian a expliqué que le personnel médical des hôpitaux, des polycliniques et des établissements primaires de soins de santé ruraux à travers le pays sera désormais chargé de surveiller l’état des patients devant être placés à domicile.
À cette fin, a-t-il précisé, le ministère arménien de la Santé organisera pour eux des cours en ligne. «Je vous demande et vous invite à y participer activement», a appelé le ministre.
Il y a un nombre croissant de nouveaux cas de coronavirus enregistrés par son ministère à la suite de l’assouplissement des restrictions de confinement à l’échelle nationale qui a commencé à la mi-avril. Avec pratiquement toutes les restrictions restantes levées à la fin de la semaine dernière, la propagation du virus dans le pays s’est poursuivie sans relâche.
Mardi matin, le ministère de la Santé a signalé 218 nouvelles infections au COVID-19, portant le nombre total de cas révélés à 5 041. Il a également déclaré que trois nouvelles personnes sont mortes du virus au cours de la dernière journée. Le bilan officiel des décès dus à l’épidémie a ainsi atteint 64.
Selon les autorités sanitaires, le nombre total de cas de Coronavirus actifs s’élève actuellement à environ 2 800. Plus de 2 160 Arméniens se sont remis de la maladie.
Le Premier ministre Nikol Pachinian a minimisé le nombre croissant de cas lors de son discours au cours d’une conférence de presse samedi. Pachinian a fait valoir que plus de 70 % des personnes infectées sont essentiellement asymptomatiques et seulement une fraction d’environ 700 patients COVID-19 souffrant de pneumonie sont dans un état critique ou vraiment sérieux. L’Arménie ne fera face à une grave crise sanitaire que «si le nombre de personnes gravement malades dépasse 1 400», a-t-il assuré.
Pachinian semblait beaucoup plus préoccupé par la crise du coronavirus dans une vidéo adressée à la nation diffusée en direct sur Facebook mardi de la semaine dernière. Il avait averti que les cas de coronavirus dans le pays devraient maintenant doubler d’ici la fin du mois et atteindre 20 000 d’ici le 12 juin.
«Si nous ne brisons pas cette dynamique, ne changeons pas le rythme de la propagation de la maladie, ne coupons pas radicalement cette dynamique, nous serons confrontés à un problème très grave et des dizaines et peut-être même des centaines de personnes mourront ici tous les jours, avait-il prévenu. Cela signifie que nous devrons réimposer les restrictions les plus strictes possibles.»
« Mais nous avons encore une chance d’éviter de le faire et la seule façon d’éviter cela est la responsabilité personnelle de chacun de nous », avait-il nuancé.
Pachinian a déjà exhorté à plusieurs reprises les Arméniens à pratiquer la distanciation sociale et à prendre d’autres précautions contre le virus au cours des dernières semaines. Il a dit le 3 mai qu’ils devaient désormais partager avec leur gouvernement la responsabilité de lutter contre l’épidémie et de minimiser ses conséquences.
Certains détracteurs du gouvernement ont dénoncé ces déclarations, affirmant que les autorités tentaient d’esquiver la responsabilité de leur application laxiste des ordonnances de séjour à domicile et de leur incapacité à contenir l’épidémie. Ils estiment également que les autorités ont mis fin au confinement trop tôt.