Le premier ministre arménien Nikol Pachinian s’est dit disposé une nouvelle fois, vendredi 20 juillet, à rencontrer le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev en vue de discuter avec lui des moyens de relancer le processus de paix du Haut-Karabagh, tout en rappelant qu’une résolution de ce conflit ne serait pas possible sans la participation de l’Artsakh, dont il a souligné qu’elle avait été aussi invoquée dans toutes les déclarations de la troïka du Groupe de Minsk de l’OSCE. N.Pachinian s’exprimait lors d’une conférence de presse de deux heures et demi au cours de laquelle il a évoqué un large éventail de sujets, du conflit du Haut Karabagh aux relations de l’Arménie avec l’Europe en passant par la situation intérieure de l’Arménie.
Sur ce dernier point, N. Pachinyan s’est dit choqué et étonné par le niveau de corruption qui avait été révélé dans le pays, depuis qu’il en a pris la tête début mai. “Je suis prêt à négocier avec le président de l’Azerbaïdjan, parce que les rencontres et les discussions sont importantes, parce que nous devons établir une atmosphère de confiance sans laquelle une résolution du conflit est impossible”, a souligné N.Pachinian, qui a toutefois ajouté : “Nous sommes prêts à prendre des mesures pour créer une atmosphère propice à la résolution du conflit. Mais dans le même temps, nous devons rappeler que nous ne pouvons tolérer la rhétorique belliqueuse et aggressive de l’Azerbaïdjan. Nous disons à la communauté internationale, aux coprésidents, que nous sommes prêts à prendre ces mesures en vue de la résolution du conflit du Karabagh, qui nécessite un climat idoine”, mais “nous devons être aussi prêts à la guerre à tout moment”, a martelé N.Pachinian, en laissant ainsi entendre que la menace d’une guerre était bien réelle.
Mais il a ajouté que la Russie, en sa qualité d’alliée historique de l’Arménie, aurait l’intelligence de déployer tous ses efforts pour empêcher une telle guerre. Dans le même temps, le premier ministre a réitéré ses critiques à ladresse de l’Europe, dont il a déploré qu’elle n’ait pas concrétisé par une aide économique immédiate l’accueil qu’elle avait réservé à sa « Révolution de velours », qui avait donné le coup d’envoi d’une lutte sans précédent contre la corruption dont il a souligné l’ampleur qu’elle avait atteint quand étaient au pouvoir ses prédécesseurs, avec lesquels l’Europe avait pourtant négocié et financé une aide visant à mettre fin à la corruption dans le pays, en promettant davantage encore si cette lutte produisait des effets tangibles.
