Les dirigeants azerbaïdjanais intensifient les tensions dans le conflit du Haut-Karabakh pour empêcher le changement démocratique en Arménie de se propager en Azerbaïdjan, a affirmé jeudi le Premier ministre Nikol Pashinian.
“Malheureusement, à la suite des progrès de la démocratie et de la révolution démocratique en Arménie, l’Azerbaïdjan est devenu plus agressif et cette agression est dirigée non seulement contre l’Arménie mais aussi contre la démocratie dans notre région“.
Lors d’une rencontre avec le président letton Raimonds Vejonis en marge d’un sommet de l’OTAN dans la capitale belge, M. Pashinian a fait une remarque similaire: “Malheureusement, j’ai vu des tensions croissantes sur les frontières du Haut-Karabakh et le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise en tant que Premier ministre », a-t-il déclaré. “Je tiens à souligner que toute attaque de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie serait aussi une attaque contre la démocratie“.
“Je pense que le président azerbaïdjanais craint que les processus démocratiques ne se propagent de l’Arménie à l’Azerbaïdjan et, pour autant que je sache, ils tentent d’exacerber les tensions afin d’empêcher la vague démocratique de passer de l’Arménie à l’Azerbaïdjan.“
“J’espère que la communauté internationale enverra un signal très fort à Bakou à l’effet que toute tentative d’escalade de la situation dans la région, toute tentative de guerre déclencherait une forte réaction de la communauté internationale“, a ajouté le premier ministre arménien.
L’armée arménienne a commencé à accuser Bakou de masser des troupes le long de la «ligne de contact» autour du Karabakh peu de temps avant que les protestations de masse dirigées contre l’ancien président de l’Arménie, Serge Sarkissian, l’ait forcé à démissionner fin avril. Elle a dit que l’accumulation s’est poursuivie après que Nikol Pashinian ait été élu premier ministre début mai. La partie azerbaïdjanaise a nié cela.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a renouvelé ses menaces de reconduire de force le contrôle du Karabagh lorsqu’il s’est adressé à un défilé militaire à Bakou le 26 juin. “La guerre n’est pas finie. Seule sa première phase est terminée “, a-t-il dit, menaçant de mener des frappes militaires contre des cibles “stratégiques“ arméniennes.
L’armée azerbaïdjanaise a organisé des exercices majeurs la semaine suivante. Mercredi, un porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a condamné Nikol Pashinian pour avoir approuvé et promu la décision de son fils de 18 ans d’effectuer son service militaire obligatoire au Karabakh. Le responsable, Hikmet Hajiyev, a déclaré que Nikol Pashinian essayait ainsi de maintenir son taux d’approbation élevé au détriment de la paix régionale.