Le Premier ministre Nikol Pashinian a rencontré jeudi des proches des trois officiers de police arméniens qui ont été tués lors de la prise d’otage de juillet 2016 avec un groupe d’opposition armé qui a occupé une caserne de la police à Erevan. Nikol Pashinian a discuté de ce que son bureau de presse a décrit comme étant leurs “préoccupations“ alors que deux autres membres du groupe ont été libérés en attendant l’issue de leurs procès en cours. Un total de 13 hommes armés emprisonnés ont été libérés sous caution à ce jour. Ils n’incluent pas les dirigeants du groupe se faisant appeler Sasna Tsrer et ses deux membres accusés d’avoir tué le colonel de police Artur Vanoyan et les adjudants Gagik Mkrtchian et Yuri Tepanosian. Les deux hommes nient les accusations de meurtre.
Immédiatement après s’être emparés de la caserne de police dans le district d’Erebuni à Erevan, les trois dizaines d’hommes armés ont exigé que le président Serge Sarkissian libère Zhirayr Sefilian, le dirigeant emprisonné de leur mouvement Parlement Fondateur, et démissionne. Les hommes armés, qui ont pris en otage des policiers et du personnel médical, ont déposé leurs armes après deux semaines d’affrontement avec les forces de sécurité.
Les tribunaux arméniens où se tiennent les trois procès séparés ont commencé à libérer les militants le 6 juin, au lendemain de la déclaration de Sasna Tsrer exprimant leur soutien au gouvernement de Pashinian et leur renoncement aux méthodes violentes de lutte politique. Fin mai, Varuzhan Avetisian, leader du groupe armé, et Sefilian ont dénoncé Nikol Pashinian pour sa réticence à dire aux tribunaux de libérer tous les opposants radicaux. Ils ont averti que leur maintien en détention pourrait avoir de “graves conséquences“ pour l’Arménie. Le Premier ministre a rejeté “les menaces de violence“. Nikol Pashinian a publiquement listé Zhirayr Sefilian, mais pas les hommes armés emprisonnés, parmi les personnes possiblement emprisonnées pour des raisons politiques selon lui. Peu de temps après avoir été élu Premier ministre le 8 mai, il a déclaré que l’affaire Erebuni était “un peu différente“ à cause des trois victimes. Il a dit que cela devrait être résolu à la suite des “discussions“ publiques qui doivent impliquer les proches des policiers tués.
Certains de ces proches ont décrié la libération des membres de Sasna Tsrer avant la rencontre avec Nikol Pashinian. Les tribunaux les ont libérés en échange d’une caution et d’autres garanties fournies par des parlementaires arméniens. Certains de ces législateurs sont affiliés à Yelk de Pashinian. “Je partage totalement votre chagrin“, a déclaré Nikol Pashinian lors de la réunion. “Je crois que c’est le chagrin de tout le monde parce que j’ai toujours été d’avis qu’il ne devait y avoir aucune manifestation de violence dans la résolution des problèmes internes arméniens. Je suis très heureux que la révolution que nous avons menée ait eu lieu sans violence, sans une seule goutte de sang.
Le Premier ministre a ensuite souligné qu’il éviterait “toute ingérence“ dans le travail des tribunaux traitant de l’affaire Erebuni. “Il est important pour moi d’entendre vos points de vue et positions qui ne peuvent pas devenir des verdicts parce que je ne rends pas de verdicts et je ne voudrais pas me retrouver dans une telle situation.“ “A ces organes qui sont subordonnés au Premier ministre, je donnerai des instructions afin qu’ils traitent de certaines questions que vous avez soulevées“, a-t-il ajouté. Le service de presse de Nikol Pashinian n’a pas précisé quels sont ces problèmes.
