Athènes, 16 mai 2018 (AFP) – Huit officiers turcs qui avaient fui en Grèce
après le coup d’Etat manqué de 2016 en Turquie veulent s’installer dans un
autre pays européen, car ils craignent d’être rattrapés par des agents turcs,
ont indiqué mercredi leurs avocats.
“Ils ont peur de rester en Grèce“, a affirmé lors d’une conférence de
presse Nikos Alivizatos, juriste et professeur de droit constitutionnel à
l’Université d’Athènes, membre de l’équipe de soutien de ces officiers.
Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère dans le nord de la Grèce
le 16 juillet 2016 au lendemain du coup d’Etat manqué en Turquie. Deux d’entre
eux ont déjà obtenu l’asile, mais l’Etat grec a fait appel. Le Conseil d’Etat
doit prochainement décider de leur sort et cette décision sera valable pour
les six autres.
Si l’asile leur est accordé, ils devraient recevoir des documents de voyage
leur permettant de s’installer dans d’autres pays, a expliqué M. Alivizatos.
Même en cas de rejet de leurs demandes d’asile, les huit officiers ne
pourront être livrés à leur pays d’origine, la Cour suprême grecque ayant
refusé en janvier leur extradition au motif qu’“indépendamment de leur
culpabilité (présumée) leurs droits étaient en danger en Turquie“.
L’affaire a empoisonné les relations entre les deux voisins. Un nouvel
incident survenu en mars a encore aggravé les relations: la Turquie a arrêté
et placé en détention provisoire deux soldats grecs qui avaient, par erreur
selon Athènes, traversé la frontière lors d’une patrouille.
La Grèce réclame depuis leur libération, refusant un échange avec les huit
militaires turcs comme proposé le 21 avril par le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
Le nombre des demandeurs d’asile turcs en Grèce a bondi ces deux dernières
années, passant de 189 en 2016 à 1.827 l’année dernière, selon cette ONG.
