La presse du jour est principalement consacrée aux réactions aux premières nominations par le nouveau Premier ministre et à l’enjeu de la libération des prisonniers politiques.
Défi des prisonniers politiques / Les journaux s’interrogent sur l’avenir du groupe les « Enragés de Sassoun » emprisonné pour la prise en otage d’un commissariat en juillet 2016 et l’assassinat de deux policiers. Le quotidien Hraparak indique qu’après l’élection de Pachinian les proches des prisonniers politiques attendraient leur libération : la libération du prisonnier politique Andreas Ghukassian la veille des élections aurait créé des attentes quant à l’éventuelle libération de Jirayr Sefilian et Chant Haroutounian, membres du groupe « Enragés de Sassoun ». Ces attentes seraient de plus en plus exprimées sur les réseaux sociaux. D’après Hraparak, Ararat Mirzoian, député du parti « Yelk » aurait annoncé la libération prochaine de Jirayr Sefilian. L’avocat de Sefilian a déclaré que même s’il trouve que son client devrait être libéré, c’est à la cour de prendre cette décision « on n’a pas besoin de l’interférence de Pachinian» a déclaré l’avocat. Les journaux rappellent la position de Pachinian sur la libération des prisonniers politiques qui s’était déclaré incompétent pour qualifier quiconque de prisonnier politique, et considérer que c’était aux ONG spécialisées de le faire.
Premières nominations surprenantes /Les journaux reviennent sur le supposé manque de ressources humaines de Pachinian pour la formation de son gouvernement. Pour le quotidien Hayots Achkhar le fait que Pachinian ait nommé le chef adjoint de la police Valery Osipian au poste de chef de la police et l’ancien chef de département adjoint d’Erevan Artur Vanetsyan au poste de chef du service de la sécurité nationale serait la preuve que Pachinian n’aurait pas suffisamment de ressources humaines pour remplir les postes. Le quotidien Haykakan Jamanak présente les faits sous autre angle en constatant que les exigences de la législation pour les candidats à ces postes limiteraient le choix de Pachinian et ne lui permettrait pas d’y nommer des gens « hors système ». Haykakan Jamanak rappelle qu’Osipian était le visage de la police durant le mouvement et serait impliqué dans l’arrestation de Pachinian le 22 avril, mais étant donné la pertinence de la candidature d’Osipian, ces faits n’auraient pas empêché Pachinian de le nommer chef de la police.
Les hommes d’affaires commenceraient à quitter la politique / Haykakan Jamanak revient sur la déclaration de directeur de Grand Holding d’après lequel les deux députés de Grand Holding Grigor Avalian et Armen Babayan auraient rendu leurs mandats à l’Assemblée. « A notre avis, il n’y a plus besoin de la présence des hommes d’affaires au sein du parlement de la nouvelle Arménie » a écrit le directeur. Le quotidien Joghovourd interprète cette déclaration comme un aveu de la collusion des milieux d’affaire arméniens avec la classe politique arménienne qui rendait nécessaire pour les entreprises d’avoir leurs représentants au Parlement.
La fondation « Luys » a cessé ses activités. / Joghovourd indique que la fondation Luys qui fournissait des bourses aux jeunes arméniens pour leurs études dans les meilleurs établissements du monde a mis fin à ses activités. Le quotidien précise que le texte de la déclaration démontrerait que le personnel de la fondation aurait appris la nouvelle au dernier moment. Jogovourd rappelle que la fondation avait été établie par l’ancien président Serge Sarkissian et l’ancien Premier ministre Tigran Sarkissian il y a 9 ans et que parmi les membres du conseil d’administration se trouvaient l’ancien ministre de la Défense Vigen Sarkissian et le vice Premier ministre Armen Gevorkian. Le quotidien rappelle que le 21 avril 2018, 61 des 515 boursiers de la fondation avaient adressé une lettre ouverte à Serge Sarkissian en l’appelant à démissionner, lettre à laquelle la Fondation avait réagi en déclarant qu’elle était apolitique. Le quotidien s’interroge sur les raisons de la fermeture de cette organisation apolitique suite aux changements politiques.
Rédaction : Lena Gyulkhasyan
Attachée de presse et de communication
Ambassade de France en Arménie
