Ce qui s’est passé récemment en Arménie était un premier pas dans la transformation sociale. En fait, le peuple s’est élevé contre l’écart grandissant entre les nantis et les démunis, la corruption croissante et la domination de l’injustice dans tous les aspects et sphères de la vie dans le pays. La lutte pour l’injustice sociale a été au cur de toutes les grandes révolutions de l’histoire. Quand le pouvoir des gens est réprimé, quand la responsabilité et la transparence deviennent des slogans, quand les institutions publiques ne répondent pas aux besoins et aux attentes des gens, quand l’arrogance du pouvoir sous toutes ses formes et expressions établit son contrôle sur le peuple, le peuple réagit et agit.
Le peuple arménien a réagi à cette humiliation et à cette déshumanisation par la non-violence. Maintenant que la transformation sociale en Arménie a commencé, il est temps d’agir et de procéder à une évaluation critique et réaliste. L’action doit maintenant passer de la rue à l’arène politique. La phase initiale du processus exige du courage, de la sagesse et de la vision. Ceci est un nouvel espoir et une opportunité unique, mais seulement si le processus de transformation est réellement détenu par et répond aux besoins des gens.
Le nouveau gouvernement à ce point crucial doit être un d’unité nationale. Si l’on veut contrer la corruption du passé, il faut s’attaquer immédiatement et sérieusement à l’injustice économique; il doit également suivre de près les développements concernant le Karabagh et le paysage géopolitique du Caucase, qui reste une région extrêmement fragile; il doit maintenir les relations et les engagements internationaux de l’Arménie, et donner une nouvelle qualité et une nouvelle orientation à la collaboration Arménie-Diaspora. Ces défis majeurs doivent faire face à un profond sens des responsabilités et à un engagement ferme.
Cette transformation sociale pacifique confère aux détenteurs du pouvoir la responsabilité de refaire la nation. Ils ne doivent pas trahir la jeunesse arménienne, qui a été le moteur de ce mouvement. La règle de droit devrait rester avant tout. L’impulsion de ce mouvement au service du peuple doit être basée sur des valeurs éthiques. L’action future doit englober tout le monde et doit être mise en uvre en tant que processus axé sur les personnes, soutenu par une stratégie solide et une vision claire.