A l’appel de la FRA Nor Seround avec le soutien du CCAF, ce sont près de 1500 jeunes et moins jeunes qui ont manifesté leur colère devant l’ambassade de Turquie à Paris, face à l’agression subie par les Arméniens de Kessab par des djihadistes en complicité avec le gouvernement turc.
Ce rassemblement des forces vives arméniennes d’Ile de France, un lundi, révèle de la capacité de mobilisation de la jeunesse dans les heures sombres et graves qui frappent de nouveau le peuple arménien.
l’«Appel à l’unité dans le combat et dans l’engagement», lancé par Loris Toufanian (Président du Nor Seround Nouvelle génération) à donc bel et bien été entendu. Démonstration est faite. Entendu, mais aussi vu par M. Movses Manjikian, arrivé le 29 mars sur le sol français en provenance de Kessab via Beyrouth, rejoindre sa famille française, très ému par le déploiement de solidarité de la jeunesse franco-arménienne.
A une centaine de mètres de l’ambassade de Turquie, protégée par plusieurs cars des forces de police, les cris de la foule et des hauts-parleurs déversant la colère arménienne ont dû parvenir jusqu’aux oreilles de la diplomatie turque, tant les voix déterminées des intervenants se faisaient de plus en plus fortes à mesure que la foule gonflait sur la place de Bolivie jouxtant la rue d’Ankara.
On pouvait entendre les slogans «Erdogan, Al-Qaïda terroristes !», «Ni oublie ni pardon pour la Turquie !» et «Etat turc fachiste hors de Kessab !».
Prenant le premier la parole, le co-président du CCAF Mourad Papazian a martelé «Cent ans plus tard l’État turc est à la manoeuvre contre le peuple arménien.» Ajoutant que «Si Erdogan en 1915 avait été à la place de Talaat, il aurait organisé le génocide de la même manière ! La Turquie doit-être sanctionné par le concert des nations. Une épuration ethnique qui doit être réparée», s’est-il exclamé.
De son côté, le président de l’organisation Terre et Culture, Keram Kevonian, a appelé à la solidarité des Arméniens avec Kessab «ce territoire unique qui a échappé au désastre de 1915», a-t-il dit. Ajoutant : «La gifle qui a été infligée à la population arménienne de Kessab avec le soutien honteux de la République de Turquie, prend ainsi tout son sens». Il a ensuite appelé à venir en aide et à soutenir les sinistrés, où qu’ils se trouvent.
Pour Loris Toufanian, accusant la Turquie de tous les maux qui frappent le peuple arménien où qu’il se trouve, a appelé à l’engagement et à la révolte de la jeunesse. «Aujourd’hui», dit-il, «nous avons le choix de raboter sans cesse nos revendications pour faire plaisir au bourreau, l’État turc. Fuir nos responsabilités. Nous taire. Ou bien lutter, combattre et gagner !»
Avec sa fougue habituelle, Hratch Varjabedian, Président du Bureau français de la cause arménienne, s’est laissé emporter en langue arménienne pour condamner les méfaits du gouvernement turc sur la population de Kessab (voir vidéo).
Pour le CDCA, Harout Mardirossian a rappelé avec force qu’il y a sept ans, après le meurtre de Hrant Dink, le 19 janvier 2007, «7 ans plus tard nous sommes encore là ! Cette fois pour défendre les Arméniens de Kessab ! Il faut que la France défende Kessab, comme Jaurès avait défendu les Arméniens !», a-t-il martelé, indiquant qu’une délégation ira à la rencontre des député et des sénateurs afin «qu’ils sortent de ce silence
assourdissant.».
Les manifestants ce sont ensuite dirigés vers l’ambassade de Turquie, bientôt arrêtés par un cordon de Police.
Jean Eckian + photos et vidéo
