relevant à peine d´une grave crise financière, la turquie s´est lancée dans une crise avec la france après sa reconnaissance du génocide arménien et vit sous l´hypothèque d´une interdiction du parti d´opposition islamiste dangereuse pour sa stabilité gouvernementale. le premier ministre bulent ecevit s´en est ouvertement inquiété dans un entretien à un grand quotidien populaire paru mercredi, craignant les retombées négatives qu´aurait une dissolution du parti de la vertu fazilet, examinée par la cour constitutionnelle, pour « activités anti-laïques ». « une telle éventualité peut provoquer une grande incertitude en turquie », a prévenu m. ecevit, en allusion à la possibilité d´élections partielles, voire générales, si les 102 députés du fazilet (sur 550 au parlement) sont déchus de leur mandat comme l´a demandé le procureur. or, « il semble très difficile pour ce parti d´échapper à une interdiction » a-t-il souligné. la cour constitutionnelle a ainsi accepté mercredi des preuves supplémentaires fournies par le procureur contre le fazilet pour démontrer qu´il est le successeur d´un parti dissous, ce qu´interdit la loi turque. cette procédure intervient alors que les nuages se sont accumulés pour la turquie ces dernières semaines: d´abord, une grave crise de liquidités début décembre largement liée à un secteur bancaire dont l´assainissement a été retardé, et qui contraint maintenant la turquie à mettre les bouchées doubles pour mettre en oeuvre des réformes et un programme d´austérité dictés par le fonds monétaire international (fmi). puis la déception de la turquie de ne pas même être mentionnée à l´issue du sommet européen de nice en décembre, consacré à l´élargissement de l´union européenne, alors qu´elle est candidate mais sans avoir ouvert de négociations, devant au préalable améliorer son respect des droits de l´homme. janvier a été agité par la crise avec la france, l´un des principaux soutiens à sa candidature européenne, qui a reconnu le génocide arménien de 1915. la turquie, qui rejette la thèse d´un génocide pour les massacres d´arméniens perpétrés sous l´empire ottoman, a riposté avec colère par une série de sanctions principalement économiques. la vivacité de la réaction s´explique aussi par la crainte de voir d´autres pays suivre l´exemple français, en particulier les etats-unis. « la turquie se place elle-même dans une situation compliquée », soulignait un diplomate occidental. « je souhaite que les turcs se ressaisissent et tirent d´autres conclusions, adoptent une attitude qui les rendents plus crédibles » vis-à-vis de l´ue, ajoutait-il. l´affaire aura favorisé un repli nationaliste chez des turcs lassés de toujours se retrouver au banc des accusés. « pourquoi, vous les européens, ne vous intéressez-vous toujours qu´aux kurdes ou aux arméniens? », reprochent bon nombre d´interlocuteurs. la sensibilité nationaliste a du grain à moudre, tandis que l´élan européen piétine. le débat sur les réformes à mener pour intégrer l´europe est ainsi supplanté par la crise sur le génocide ou les calculs et spéculations sur le spectre d´élections anticipées, qui agite les marchés et les hommes politiques. le gouvernement a tenté en vain de faire passer un projet de loi pour rendre plus difficile l´interdiction des partis en taillant dans les prérogatives de la cour constitutionnelle, mais celle-ci s´y est opposée et le projet a été abandonné.
tout ceci risque de profiter au parti d´extrême droite de l´action nationaliste (mhp) en cas de nouvelles élections. mais une décision sur le sort de fazilet ne devrait pas tomber avant un mois au moins, laissant encore peser l´incertitude.une chose parait acquise: la diaspora doit en profiter et enfoncer davantage encore cet etat artificiel qu´est la turquie.
La Turquie est entrée dans une grave période d’instabilité
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