Une entreprise publique de fourniture d’eau potable de la capitale a demandé au gouvernement de lui permettre une augmentation de plus de 100% des ses prix, pour cause de pertes incessantes dues à l’obsolescence du réseau d’eau. La Commission d’Etat Régulatrice des Services Publics a annoncé mercredi que la compagnie dirigée par des Italiens veut faire passer le prix du mètre cube d’eau de 90 drams à 187 (0.38$). Elle a ajouté que le même genre de demandes se faisait entendre dans les régions nord de Shirak et Lori. La Commission a 60 jours selon la loi pour rendre une décision. Le gouvernement lui devrait être favorable à cette demande, puisqu’il débourse lui-même des sommes importantes pour les réseaux d’eau de la capitale et d’ailleurs. Techniquement parlant, la Commission est indépendante du cabinet des Ministres. Mais l’Union pour la Protection des Droits des Consommateurs, une organisation non gouvernementale, dirigée par Abgar Yeghoyan, se dress contre cette demande, qui fait, selon lui, faire les frais de la médiocrité du réseau d’eau aux consommateurs. La vétusté des équipements, principalement des tuyaux, a été révélée au grand jour l’année dernière par le Comité d’Etat aux Ressources Hydrauliques, qui a annoncé ce chiffre catastrophique : 80% de l’eau est perdue avant d’arriver dans les maisons. Bien que la Banque Mondiale ait accordé un crédit à la réparation du réseau et qu’une entreprise italienne ait pris en charge l’amélioration des réseaux de la capitale, les effets ne semblent pas flagrants. Certains parlent d’une mauvaise utilisation des fonds, accusations rejetées par le gouvernement et la Banque. Autre signe d’échec du gouvernement sur l’eau : alors que celui-ci s’était engagé à ce que 80% des ménages de Erevan ait l’eau 24h sur 24 à la fin de 2004, c’est très loin d’être le cas.
