Le commissaire européen à la Santé, Markos Kyprianou, a appelé jeudi 26 janvier les pays frontaliers de la Turquie à ne pas dissimuler les cas de grippe aviaire.
La semaine dernière Ankara avait accusé certains de ses voisins de cacher la vérité sur la maladie.
« La transparence est un facteur très important pour combattre la maladie (…) Aucun pays ne peut se prémunir seul contre celle-ci », a déclaré M. Kyprianou à la presse après des entretiens avec le ministre turc de l’Agriculture Mehdi Eker.
Le commissaire européen a indiqué que les voisins de la Turquie, en particulier ceux situés à l’est, étaient menacés car l’épizootie est propagée par les oiseaux migrateurs.
La partie orientale de la Turquie partage des frontières avec l’Iran qui a annoncé avoir abattu des volailles par mesure de précaution, de même qu’avec l’Arménie et la Géorgie. La grippe aviaire a également été détectée dans une province du sud-est de la Turquie frontalière de la Syrie.
« Nous avons demandé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’Organisation internationale pour la santé animale de se pencher sur le problème et bien sûr, c’est une question que nos délégations dans ces pays vont soulever », a dit M. Kyprianou.
Il a ajouté que l’UE n’était pas en mesure de dire si la grippe aviaire existait dans ces pays, mais les a exhortés à mettre en place un « programme de surveillance sévère » et à partager leurs informations avec la communauté internationale.
M. Eker a de nouveau accusé plusieurs pays voisins de la Turquie de ne pas révéler la présence du virus sur leur sol, mais ne les a pas cités « par courtoisie diplomatique ».
M. Kyprianou a estimé que la situation semblait « être sous contrôle » en Turquie. « Mais tant que le virus restera dans le pays il est très important de ne pas baisser la garde », a-t-il souligné.
« Il est absolument impératif de surveiller le virus » hautement pathogène H5N1 de la grippe aviaire, potentiellement mortel pour l’homme, découvert fin décembre dans l’extrême est de la Turquie, a-t-il poursuivi.
Le commissaire est accompagné d’experts sanitaires et vétérinaires de l’UE. Quatre de ces experts devront se rendre pour une mission de dix jours dans les zones infectées de l’est afin d’étudier la situation sur place, a-t-on appris de source européenne à Ankara.
« Cette menace n’est pas seulement un problème pour la Turquie mais aussi pour l’Europe et le monde; pour cette raison, la coopération est essentielle », a insisté M. Kyprianou qui s’est félicité de la coopération d’Ankara avec les institutions européennes et de sa politique de « transparence ».
Interrogé sur l’état des malades turcs, M. Akdag a indiqué pour sa part qu’aucun cas de ces patients ayant contracté le virus H5N1 et traités dans les hôpitaux n’était jugé grave.
« Leur traitement se poursuit », a-t-il dit.
Le dernier cas humain confirmé par les autorités turques remonte au 17 janvier.
