Le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn a salué mardi 24 janvier les « efforts » faits par la Turquie pour sortir de l’impasse chypriote, après la présentation par Ankara d’un « plan d’action » pour le règlement du problème de l’île divisée.
« La Commission salue les efforts pour faire des progrès dans la résolution du problème chypriote au point mort. Le statu quo n’est dans l’intérêt de personne », a déclaré Olli Rehn dans un communiqué.
« L’initiative turque annoncée aujourd’hui par le ministre des Affaires étrangères (Abdullah) Gül mérite d’être examinée attentivement et j’ai demandé à mes services de le faire », a continué M. Rehn.
Le chef de la diplomatie turque avait dévoilé mardi un « plan d’action » afin de parvenir à un règlement « global et durable » en 2006 sur cette île méditerranéenne divisée depuis 1974.
« Nous croyons que nous pourrons lancer un nouveau processus qui faciliterait les efforts afin de trouver une solution compréhensive et permanente au problème », a-t-il dit.
« La situation actuelle n’est de l’intérêt de personne », a ajouté M. Gül qui a souligné que son gouvernement aspirait à un règlement de cette épineuse question dans le courant de cette année.
M. Gül a indiqué que la Turquie souhaitait l’organisation, d’ici mai ou juin, d’une réunion de responsables turcs, grecs et des deux communautés de Chypre, sous les auspices de l’Onu, pour déterminer un calendrier pour mettre en oeuvre de son plan.
Le « plan d’action » d’Ankara propose notamment d’ouvrir les ports et aéroports turcs à Chypre en contrepartie d’une levée des sanctions frappant la République turque de Chypre du nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.
En avril 2004, l’UE s’est engagée à mettre un terme à l’isolation de la RTCN et Bruxelles a ensuite fait des propositions en ce sens. « La Commission espère que le conseil (des ministres) prendra bientôt une décision sur cette base », a ajouté Olli Rehn.
Pour sa part, le dirigeant de la RTCN Mehmet Ali Talat, s’est félicité de l’initiative turque et dénoncé la réaction chypriote-grecque. Il a demandé aux dirigeants chypriotes-grecs « d’accepter la main qui leur a été tendue pour la paix » en avertissant que l’île allait vers une « grande impasse ».