La Cour de cassation turque a décidé vendredi de casser la décision d’un tribunal d’Istanbul de libérer Mehmet Ali Agca, le Turc qui avait tenté en 1981 de tuer le pape Jean Paul II, ce qui devrait le renvoyer en prison, ont rapporté vendredi les médias.
La Cour de cassation a jugé à l’unanimité que cette remise en liberté ne devait pas avoir lieu.
Aucun mandat d’arrêt n’a pour l’instant été émis contre Mehmet Ali Agça, dont on ignore où il se trouve. La décision de la cour de cassation intervient huit jours après que Mehmet Ali Agça a été relâché d’une prison d’Istanbul.
Agé de 48 ans, Mehmet Ali Agca a quitté la prison de Kartal à Istanbul le 12 janvier. Il avait passé près de vingt-cinq ans derrière les barreaux, dont dix-neuf ans en Italie, après avoir grièvement blessé par balles le pape Jean Paul II sur la place Saint-Pierre, à Rome, en mai 1981.
En 2000, Agca avait été extradé vers la Turquie où il a été incarcéré pour purger des peines pour l’assassinat en 1979 d’un journaliste turc célèbre, Abdi Ipekçi, et pour deux attaques de banques dans les années 1970.
La libération anticipée d’Agca a été décidée par une cour d’Istanbul. Elle a été rendue possible par une amnistie datant de 2002 et le jeu des remises de peines prévues par le code pénal turc. Son avocat Mustafa Demirbag n’était pas joignable dans l’immédiat pour commenter la décision de la Cour de cassation.
Le défenseur de la famille Ipekçi, Turgut Kazan, a de son côté affirmé sur la chaîne de télévision d’information NTV que les autorités devaient immédiatement lancer un mandat d’arrêt contre Agca afin d’empêcher une éventuelle fuite.
Si le procureur de la cour de cassation Nuri Ok approuve ce jugement, il relaiera cette décision auprès du procureur d’Istanbul qui pourra alors délivrer un mandat d’arrêt. Jusqu’alors, la police ne peut pas rechercher Mehmet Ali Agça.
