La liberté de la presse comprend aussi le droit de mettre en cause les pratiques et les dogmes religieux, ont affirmé jeudi les parlementaires du Conseil de l’Europe lors d’un débat sur les menaces contre la vie des journalistes.
Ce « débat d’urgence » avait été demandé après l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa à Moscou, mais aussi à la suite de diverses incitations d’extrémistes religieux à l’assassinat de journalistes en France et en Azerbaïdjan du fait de leurs écrits au sujet de l’islam.
« Le droit de critiquer les pouvoirs publics et la société et de mettre en cause les pratiques et les dogmes religieux est garanti par la Convention européenne des Droits de l’Homme », ont rappelé les parlementaires dans une résolution adoptée à Strasbourg.
« Les agressions et menaces au nom de la religion contre l’expression d’une opinion (par la presse) n’ont pas la moindre place dans une démocratie européenne », selon le texte.
L’Assemblée parlementaire dénonce aussi « le journalisme de haine qui diffame et enflamme le débat public, confondant propagande et reportage ».
La résolution demande aux Etats de mener des enquêtes parlementaires sur les meurtres et agressions de journalistes. Elle encourage à la création d’un dispositif d’identification et d’analyse des atteintes graves à la liberté des journalistes.
Selon l’organisation Reporters sans Frontières, 2006 a été l’année la plus meurtrière depuis 1994 pour les journalistes dans le monde.
Le 19 janvier dernier, le journaliste d’origine arménienne Hrant Dink a été assassiné à Istanbul.
