La Serbie pourrait intégrer l’Union européenne avant la Turquie, a estimé mardi le coordinateur du Pacte de stabilité pour les Balkans, l’Autrichien Erhard Busek. Il faut avant tout qu’après les élections de dimanche, soit installé à Belgrade un nouveau gouvernement avec qui l’UE puisse entamer les négociations d’adhésion, a ajouté M. Busek sur la radio Deutschlandradio Kultur. « Des négociations sont prévues, mais il faut d’abord qu’il y ait un gouvernement serbe », a-t-il expliqué, estimant que l’UE et les Nations Unies devaient tout mettre en oeuvre pour trouver avec le futur gouvernement une « solution tolérable » sur la question du Kosovo. Selon Erhard Busek, les chances d’avoir un gouvernement serbe pro-européen ont augmenté malgré le succès du parti ultranationaliste lors des élections législatives. Le Parti radical des ultranationalistes est arrivé en tête mais avec un nombre de voix inférieur à l’ensemble des partis démocratiques. En théorie, ceux-ci peuvent disposer ensemble d’une majorité confortable, mais un accord entre eux pourrait demander de longues négociations. Les discussions sur le statut du Kosovo avec Belgrade et Pristina doivent redémarrer après la présentation vendredi à Vienne par l’émissaire spécial de l’ONU Martti Ahtisaari de ses propositions pour la province, administrée par l’ONU depuis 1999. Tous les pays des Balkans ont une perspective d’adhérer à l’UE depuis la création du Pacte de stabilité en 1999, a estimé M. Busek. « Notre intérêt doit être d’élargir aux Balkans cette zone de paix que représente l’Union européenne », a-t-il affirmé, même si l’élargissement de l’UE vers le sud-est a été rendu plus difficile par les non néerlandais et français au référendum sur la constitution européenne. Le Pacte a été fondé par l’UE pour renforcer la stabilité dans cette région après les guerres qui, dans les années 1990, ont provoqué le démembrement de l’ex-Yougoslavie.
