Un livre écrit par un religieux polonais et qui dévoile les noms de prêtres ayant collaboré avec la police secrète communiste (SB) sortira le 28 février, a annoncé vendredi la maison d’édition Znak, de Cracovie (sud).
Le livre du père Tadeusz Isakowicz-Zaleski, intitulé « Les prêtres face à la SB », doit dévoiler 39 cas de membres du clergé, dont 4 évêques, ayant été des agents de cette police redoutée.
« Je suis très heureux que le livre finisse par paraître. Je remercie Dieu pour cela », a déclaré vendredi le père Zaleski qui s’est heurté à l’opposition de la hiérarchie dans son travail.
« Je ne parle des prêtres ayant collaboré qu’au septième chapitre intitulé la ++collaboration++ », avait expliqué mercredi le père Isakowicz-Zaleski. « Pour bien montrer les véritables proportions entre les prêtres collaborateurs et les prêtres qui n’ont pas failli, j’ai consacré le début du partie du livre aux prêtres qui ont fait preuve d’héroïsme dans ces années ».
Le père a aussi déclaré vendredi qu’il avait transmis la veille l’ensemble de ses informations à l’Episcopat polonais, en crise après la démission dimanche de l’éphémère archevêque de Varsovie Mgr Stanislaw Wielgus.
Issu de la minorité arménienne de Pologne le père Isakowicz-Zaleski mène depuis plus d’un an en solitaire une lutte pour que l’Eglise fasse toute la lumière sur le passé douloureux de certains des ses prêtres qui ont collaboré avec la police secrète communiste.
Son combat a commencé en octobre 2005 quand il a lu les archives que la police communiste (SB) avait réunies sur lui alors qu’il était, dans les années 80, aumônier du syndicat Solidarité à Nowa Huta, la banlieue ouvrière de Cracovie.
Il a alors découvert que parmi les dénonciateurs qui faisaient des rapports sur lui, il y avait aussi des prêtres.
Pour sa quête de vérité, le père Isakowicz-Zaleski a été traité « d’ennemi de l’Eglise », « d’inquisiteur ». Le cardinal Jozef Glemp l’a même traité de « super-agent », avant de lui adresser ses excuses.