l´ambassadeur américain en arménie, john evans, a fait une déclaration ambiguë lundi suite
à son utilisation du mot " génocide " pour qualifier les massacres des arméniens par l´empire
ottoman en 1915. il a affirmé que ce terme était " inapproprié ". evans a de nouveau fait
référence au génocide arménien en tant que fait, mais à regretter les " malentendus " qui ont
découlé de ses propos. " plusieurs malentendus ont fait suite à certains des discours que
j´ai tenus lors de rencontres informelles avec la communauté arméno-américaine aux
etats-unis sur la caractérisation de la tragédie arménienne et sur le futur statut du karabagh
", a-t-il expliqué dans un communiqué. " bien que j´ai déclaré que la politique des
etats-unis n´avait pas changé concernant le génocide arménien, j´ai utilisé le terme "
génocide " de ma propre initiative. c´était inapproprié ", a ajouté l´ambassadeur.
ce dernier était ainsi devenu le premier officiel américain, depuis le président ronald
reagan, à qualifier les massacres de 1915 de génocide. des sources ont ensuite expliqué
que les représentants du département d´etat américain avaient dit implicitement aux leaders
de la communauté arménienne de faire le maximum de publicité sur la reconnaissance du
génocide.
l´administration du président george w. bush avait jusqu´à maintenant toujours évité
d´utiliser le mot " génocide " pour ne pas provoquer la colère de la turquie. mais les
déclarations d´evans pouvaient laisser supposer un changement de position. " le
génocide arménien était le premier génocide du 20e siècle. je vous assure que nous allons
accomplir un meilleur travail si nous parlons de ce sujet ", avait déclaré l´ambassadeur
lors de l´une des rencontres avec la communauté au mois de février. une source proche de
l´administration de bush avait alors suggéré que ces propos montraient " la volonté des
etats-unis d´améliorer les relations arméno-turques ". " washington semble vouloir
tester le terrain ", avait précisé la source.
les etats-unis font pression depuis des années sur la turquie pour qu´elle rouvre sa
frontière avec l´arménie, affirmant que cela permettrait de renforcer la stabilité dans la région
et d´améliorer les relations entre ankara et erevan. la turquie a toujours refusé de lever son
embargo sans préconditions.
john evans est également resté vague sur ses déclarations concernant le karabagh. il avait
affirmé qu´un retour du karabagh sous la loi azerbaïdjanaise aurait des conséquences "
désastreuses ". mais lundi, il a tenu des propos différents. " le gouvernement américain
soutient l´intégrité territoriale de l´azerbaïdjan et tient à ce que le futur statut du karabagh
résulte de négociations entre l´arménie et l´azerbaïdjan ".
" tout le monde réalise que le karabagh ne peut pas être restitué à l´azerbaïdjan ",
avait pourtant constaté evans le 19 février lors d´un discours en californie. bakou a
immédiatement condamné ces déclarations. l´ambassadeur d´azerbaïdjan à washington,
hafiz pashaev, a demandé des explications aux hauts fonctionnaires du département d´etat
américain. ces derniers lui ont assuré qu´evans n´avait parlé quand son nom. "
apparemment, les deux semaines de rencontres avec la diaspora arménienne dans
différents etats américains ont influencé l´ambassadeur evans et l´ont poussé à tenir des
propos auxquels il n´adhère pas ", a commenté pashaev.
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