« La Turquie n’a jamais commis de génocide de son histoire, aussi nous est-il il impossible d??accepter de telles accusations » a déclaré mercredi 18 mai le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
S’adressant à un rassemblement de son groupe parlementaire le parti justice et développement (parti AKP), M.Erdogan a indiqué que les prétendues allégations arméniennes de génocide ont été soulevées devant les chefs d’Etat et responsables de gouvernement lors du sommet du Conseil de l’Europe (qui s’est tenu dans la capitale polonaise de Varsovie au début de cette semaine). M. Erdogan a indiqué qu’il était hors de la salle de réunion quand le Président arménien Robert Kocharian a pris la parole et a déclaré que la Turquie avait reconnu l’Arménie mais qu’il n’y avait pas aucun lien diplomatique entre les deux pays. Rappelant toutefois que des vols aériens commerciaux existaient entre Istanbul et Erevan M. Erdogan a indiqué que la Turquie avait commencé à reconstituer une église arménienne dans la ville de Van mais que les frontières restaient toujours fermées. M.Erdogan a annoncé que toute nouvelle étape positive au conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pourrait avoir un impact positif sur des décisions prises par la Turquie vis-à-vis de l’Arménie.
« Pendant mon discours, j’ai dit que nous avions ouvert nos archives d’Etat. Nous n’avons aucun souci concernant notre histoire et croyons que la réalité devrait être révélée. L’Arménie devrait également ouvrir ses archives. Et, des historiens, des juristes, des scientifiques politiques et des archivistes devraient travailler dessus. Puis, nous prendrons une décision politique, mais malheureusement je ne peux obtenir aucune réponse positive de M.Kocharian jusqu’ici » a remarqué M.Erdogan.
M.Erdogan a continué son discours notant que « les parlements de quelques pays ont reconnu les allégations arméniennes d’un prétendues génocide. Ceci est en contravention avec la diplomatie internationale. Il n’y a aucun mot pour justifier une telle attitude, non fondé sur des documents ou informations, vis-à-vis d’un pays avec lequel on a établi des relations internationales. À Varsovie, j’ai dit à des journalistes que 15 parlements avaient pris une telle décision et nous examinerons ces 15 pays. Parmi ces 15 pays, il y en a qui ont commis un génocide dans le passé. Nous en discuterons dans notre Parlement et prendront une décision en nous basant sur de vrais documents et informations et non sur des pressions. Nous prendrons cette mesure parce que la Turquie n’a jamais commis de génocide dans tout son histoire. Bien sûr certaines personnes sont mortes pendant la relocalisation. C’est vrai. Mais, pourquoi ces personnes ont-elles été forcées d’émigrer ? Les documents indiquent que les Ottomans combattaient sur trois fronts et il y avait une nation arménienne qui avait commencé à se rebeller en raison des provocations de quelques cercles. Naturellement, l’administration a encouragé une telle relocalisation dans ces circonstances. Mais, elle a également payé des coûts de déplacement aux personnes forcées d’émigrer. Et elle a publié des circulaires pour la protection de ces personnes. Il y a pu avoir des interférences en chemin. Mais, l’Etat n’a pas effectué un génocide, même s’il y a eu quelques problèmes pour telle ou telle autre raison, il est erroné de définir cela comme génocide. Nous n’établirons pas notre futur sur la haine et le ressentiment » a conclu M.Erdogan.
