Le frère aîné du ministre arménien de la défense Serge Sarkissian, s’expliquant lundi devant la presse sur sa longue absence, a indiqué qu’il n’avait jamais eu l’intention d’émigrer ou n’avait pas cherché à se cacher. Alexandre Sarkissian, qui est à la tête d’une entreprise très lucrative et a un siège au Parlement de Erevan, a expliqué qu’il avait certes déménagé la majeure partie de ses activités économiques à l’étranger, mais qu’il n’avait jamais été question pour lui d’abandonner sa famille ni son pays.
Il se trouvait néanmoins à l’étranger, entre la Grande-Bretagne et d’autres pays européens, pendant la plus grande partie de l’année 2004 et n’était pas apparu en public en Arménie au cours des derniers mois. On le disait alors aux Etats-Unis. L’absence prolongée d’Alexandre Sarkissian a fait couler beaucoup d’encre en Arménie, où certains journaux avaient laissé entendre qu’il avait fui le pays pour se soustraire à la vengeance d’un groupe mafieux qui lui reprocherait d’être impliqué dans le meurtre à Erevan en 2002 d’une grande figure russe, mais d’origine arménienne, du crime organisé. Il a démenti avec vigueur de telles spéculations mais s’est montré moins véhément concernant d’autres informations parues dans la presse arménienne, selon lesquelles il aurait acheté des propriétés d’un montant de plusieurs millions de dollars en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
La déclaration de revenus et de fortune que le député arménien aurait montrée aux autorités arméniennes afficherait un montant de 30 millions de dollars. Il n’a pas commenté ses chiffres, se contentant de signaler que son long séjour à l’étranger concernait ses affaires mais aussi sa santé. Il a rappelé qu’en tant que propriétaire à 50% de la firme Multi Lion, qui détient le monopole de la distribution de gaz liquéfié en Arménie, il était amené à brasser de fortes sommes d’argent.
C’est Gaguik Tsaroukian, l’un des hommes les plus riches d’Arménie et un proche du président Kotcharian qui détient l’autre moitié de Multi Lion, qui règne sur un empire d’une quarantaine de grandes et moyennes entreprises en Arménie. Pourtant, bien qu’elles réalisent de confortables profits, la plupart de ces entreprises ne figurent pas sur la liste des grands contribuables que le gouvernement arménien avait publiée cette année, dans le cadre de ses efforts affichés pour lutter contre l’évasion fiscale.
