Une majorité écrasante d’Arméniens aurait approuvé les réformes constitutionnelles

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C’est par un «oui » massif, dont la franchise reste cependant à prouver, que les Arméniens ont approuvé dimanche 27 novembre les réformes constitutionnelles proposées par le président Robert Kotcharian et son équipe. Absolument sourds aux appels au boycott du référendum ou au rejet des réformes lancés par les partis de l’opposition, les Arméniens auraient approuvé par plus de 90% les amendements proposés, d’après les premiers résultats annoncés par la Commission électorale centrale quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, dont certains étaient encore isolés, en raison de fortes chutes de neige. Non seulement 1,5 million d’électeurs, sur les 2,3 millions inscrits sur les listes électorales, auraient pris part au vote, en en assurant ainsi la légitimité, mais une majorité écrasante de 93,8% des votants auraient approuvé les textes proposés, qui avaient besoin de 767 000 voix au moins pour être validés. C’est donc une victoire triomphale que revendique le pouvoir en place à Erevan, qui se trouve renforce par un référendum dont il n’avait pourtant cessé de clamer qu’il ne revêtait pas un caractère politique, alors même que l’opposition voulait en faire un vote de défiance. La nature du scrutin, qui avait vocation à démocratiser le pays en en réformant la Constitution certes imparfaite héritée de l’ère Ter Pétrossian, et qui bénéficiait à ce titre du soutien de l’UE et des Etats-Unis, complique en effet la tâche de l’opposition, qui espérait pouvoir à son tour, enclencher un processus révolutionnaire inspiré des modèles géorgien, ukrainien et kirghize. Mais si les électeurs arméniens ont été insensibles aux enjeux politiciens que plaçait l’opposition dans ce référendum, ils avaient manifesté au fil des sondages ces derniers mois, une telle indifférence à l’égard des réformes constitutionnelles et de la politique en général qu’on a peine à croire qu’elle se soit comme par enchantement dissipée dans les urnes, pour prendre l’allure d’un plébiscite de type brejnévien. Cet enthousiasme référendaire des Arméniens a d’ailleurs alimenté la suspicion des quelques observateurs étrangers présents en Arménie, comme les 14 membres de la délégation du Conseil de l’Europe, qui ont mis en doute le taux de participation. Tomas Jirsa, qui conduisait la délégation, tout en saluant un référendum qui « reflète généralement le libre choix de ceux qui ont voté », a nuancé son commentaire en déplorant que « le jour du scrutin, les observateurs ont constaté de sérieuses irrégularités dans plusieurs bureaux de vote, ce qui jette une ombre sur la crédibilité des résultats officiels annoncés ». Un autre membre de la délégation du Conseil de l’Europe a manifesté son étonnement quant au taux de participation annoncé, qui ne reflétait pas selon lui la fréquentation des bureaux de vote de Erevan, désertés par la population. Sean O’Brian a aussi fait état de cas avérés de bourrages d’urnes et de fausses signatures sur les registres électoraux. Estimant que les fraudes et irrégularités ayant entaché le scrutin ne sont pas dans l’intérêt du peuple arménien, l’observateur a appelé les autorités arméniennes à poursuivre les « responsables de fraudes ». L’organisme arménien « C’est votre choix », qui avait déployé quelque 2000 observateurs à travers le pays, a été plus direct encore, en qualifiant de « totalement improbables » les chiffres officiels.
Le président de la Commission électorale centrale, Karekine Azarian, a réagi avec calme à ces accusations, prenant acte des irrégularités relevées par des observateurs qu’il s’est dit disposé à rencontrer au plus vite pour en discuter. Il a fait remarquer que les électeurs arméniens avaient participée en moins grand nombre à ce référendum qu’aux élections présidentielles et législatives de 2003, elles aussi contestées, qui avaient recueilli un taux de participation respectivement de 62% et de 51%. Le pouvoir s’inquiète d’autant moins du jugement des observateurs étrangers qu’ils étaient en trop petit nombre pour qu’il ait une quelconque valeur, comme l’a reconnu d’ailleurs M. Jirsa. Le scrutin de dimanche s’est déroulé presque à huis clos, en l’absence d’observateurs de l’OSCE auxquels Erevan n’avait pas adressé d’invitations. Les autorités arméniennes ont sans doute été encouragées par la tournure prise par les législatives du 6 novembre dans l’Azerbaïdjan voisin, où le pouvoir a pu bénéficier de l’indulgence d’une armée d’observateurs étrangers, qui avaient pourtant dénoncé les fraudes, mais pas assez vivement sans doute pour galvaniser une opposition prête à faire sa « révolution orange ». L’opposition arménienne a été aussi desservie par son mot d’ordre de boycott, critiqué par certains observateurs, qui lui ont aussi reproché son manque de combativité, pour avoir quitté les commissions électorales et failli à une observation rigoureuse le jour du scrutin. Dans le camp du « oui », on affichait la plus grande sérénité, le vice-président du Parlement, Tigran Torossian, déclarant pour sa part que même en prenant en compte les cas de fraudes ou irrégularités, « les résultats du référendum ne pouvaient en aucas cas être remis en cause ».

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Author: raffi

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