Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a ouvert dimanche à Palma de Majorque (Baléares) la réunion fondatrice du groupe de l’ONU sur l’Alliance des civilisations, qui ambitionne de saper les fondements du terrorisme islamiste.
M. Zapatero, à l’origine de cette initiative, et M. Erdogan, coparrain de cette alliance entre l’islam et l’Occident, ont appelé les membres du groupe, mandaté par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, à proposer des « solutions concrètes » associant société civile et faiseurs d’opinion.
La « rivalité d’autrefois » entre empires turc et chrétien « s’est transformée en association positive », a assuré M. Zapatero lors de la session inaugurale, en soulignant la coïncidence de l’événement avec le sommet qui marque les 10 ans du « Processus de Barcelone » de partenariat euro-méditerranéen.
L’ambition de l’Alliance des civilisations est de « fermer la brèche » qui est en train de s’ouvrir entre monde arabo-musulman et Occident, a dit M. Zapatero.
Il s’agit aussi de priver le terrorisme islamiste de ses « prétextes de légitimation », selon les termes du chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos. « Nous devons tarir les sources de l’extrémisme, gagner la bataille des idées et des principes, mettre fin aux malentendus », a-t-il ajouté.
M. Erdogan a quant à lui assuré qu’il allait « s’investir personnellement dans le projet », et a proposé d’accueillir en Turquie dans un an la dernière réunion du groupe de 18 « sages » avant remise de ses recommandations à M. Annan.
L’idée espagnole, à contre-pied de la stratégie américaine de lutte contre le terrorisme international, avait été reprise à son compte par M. Annan, les pays européens et 22 pays arabes.
Le groupe de haut niveau de l’ONU, coprésidé par l’ancien directeur général de l’Unesco, l’Espagnol Federico Mayor, et un ministre d’État et professeur de théologie turc, Mehmet Aydin, est formé notamment de l’ancien président iranien Mohammed Khatami, de l’archevêque anglican du Cap (Afrique du Sud) Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, de l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine ou encore du conseiller du roi du Maroc Mohammed VI, André Azoulay.