Hrant Dink, déjà condamné en octobre à une peine de prison pour « insulte à l’identité nationale turque », et trois de ses confrères ont été inculpés par un magistrat d’Istanbul pour un article consacré à cette affaire.
M. Dink, directeur de la publication de l’hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, son fils et adjoint Arat Dink, le journaliste Aydin Engin et le propriétaire du journal Serkis Seropyan sont accusés d’avoir tenté d’influencer la justice. Ils risquent une peine allant jusqu’à quatre ans et demi de prison s’ils sont reconnus coupables.
M. Dink a précisé samedi que les nouvelles accusations portées à son encontre concernaient un article non signé publié en octobre par l’hebdomadaire peu après qu’un tribunal d’Istanbul l’eut condamné à six mois de prison avec sursis pour « insulte à l’identité nationale turque ».
L’article citait des déclarations dans lesquelles Hrant Dink annonçait son intention de faire appel et où il expliquait que si il n’obtenait pas gain de cause, il quitterait le pays.
M. Dink avait été condamné en octobre pour un article paru le 13 février 2004 dans son journal, dans lequel il appelait les Arméniens à « se tourner maintenant vers le sang neuf de l’Arménie indépendante, seule capable de les libérer du poids de la Diaspora ».
Il avait alors annoncé son intention d’employer « tous les recours juridiques » pour obtenir la cassation de ce jugement.
« Si ma condamnation est confirmée et devient ferme, cela signifiera que j’ai insulté ces gens et ce sera un grand déshonneur pour moi de vivre dans la même rue, le même quartier, le même pays qu’eux », avait-il dit, expliquant que s’il n’obtenait pas gain de cause, il quitterait le pays.
M. Dink a indiqué que M. Engin avait été inculpé pour un article critiquant le jugement d’octobre. Les deux autres inculpés se voient reprocher leurs prises de position publiées par leur journal.
La date du début du procès n’est pas encore fixée.