La Commission européenne a adopté deux nouvelles décisions d’aide humanitaire, mobilisant au total 8 millions d’euros pour les victimes des crises traversées par la Tchétchénie (6 millions d’euros) et la Géorgie (2 millions d’euros). Le premier train de mesures viendra compléter une décision en faveur des victimes du conflit en Tchétchénie précédemment adoptée. Les bénéficiaires de l’aide comprendront les personnes déplacées et les populations vulnérables résidant en Tchétchénie, ainsi que les personnes déplacées en Ingouchie et au Daghestan. Le deuxième train de mesures visera à soutenir les populations les plus vulnérables dans l’ouest de la Géorgie, et notamment les victimes du conflit qui continue à opposer l’Abkhazie et la Géorgie. La direction générale de l’aide humanitaire de la Commission européenne, sous la responsabilité du Commissaire Louis Michel, est chargée de l’allocation des fonds, qui seront distribués par les organisations internationales travaillant dans la région. Le Commissaire Michel a déclaré: « Le côté humanitaire du conflit Tchétchène ne doit pas tomber dans l’oubli. Les opérations militaires et sécuritaires ont causé une destruction massive et des déplacements. Un tiers de la population civile tchétchène dépend encore de l’aide humanitaire externe. Avec cette nouvelle décision de financement, nous allons augmenter le total de notre assistance au Nord du Caucase en 2005 jusqu’à euros 26, 3 millions. Il s’agit de notre cinquième plus grande opération humanitaire dans le monde. »Six années après le déclenchement du deuxième conflit dans le Caucase du Nord, les besoins humanitaires demeurent considérables. En Tchétchénie, on estime à 200 000 le nombre de déplacés à l’intérieur du pays, sur une population d’environ 800 000 personnes. Nombre d’entre eux sont revenus d’Ingouchie l’année dernière, après la fermeture des camps de tentes qui les hébergeaient. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles dans tout le pays, et en particulier à Grozny. Hors de Tchétchénie, on compte encore plus de 26 000 personnes déplacées en Ingouchie et environ 10 000 au Daghestan. La plupart d’entre elles vivent dans des conditions terribles. L’insécurité continue de régner: les opérations militaires se poursuivent, en particulier dans le sud de la Tchétchénie, tandis que forces fédérales et milices locales sont régulièrement la cible d’attaques rebelles.La population civile continue de souffrir terriblement, dans un conflit caractérisé par de nombreuses violations des droits humains. En Tchétchénie, en Ingouchie et au Daghestan, l’enveloppe de 6 millions d’euros allouée dans le cadre de cette nouvelle décision vise à financer la distribution de denrées alimentaires de première nécessité et de complément aux populations les plus vulnérables, à soutenir l’enseignement primaire et la formation professionnelle, ainsi qu’à fournir une aide psychologique aux personnes, en particulier les enfants, victimes de traumatismes liés à la guerre. Cette aide porte également sur des actions de sensibilisation aux dangers des mines. Par ailleurs, ces fonds serviront à l’amélioration des équipements d’assainissement et d’adduction d’eau en Tchétchénie et en Ingouchie et à la réhabilitation d’habitations individuelles en Tchétchénie. Enfin, ils viseront à développer des activités génératrices de revenus, pour les familles les plus vulnérables résidant en Tchétchénie. La distribution de l’aide dépendra des conditions d’accès et de sécurité, qui demeurent très difficiles dans la région. Toutes les organisations d’aide humanitaire continuent à travailler à distance avec la Tchétchénie, sans présence permanente d’un personnel expatrié. La deuxième décision, s’élevant à 2 millions d’euros, est destinée aux victimes du conflit opposant l’Abkhazie à la Géorgie. Malgré l’accord signé sous les auspices des Nations unies en 1994 pour mettre fin aux affrontements, des centaines de milliers de personnes sont encore déplacées et vivent dans des conditions terribles, dans l’Abkhazie et les autres régions occidentales de la Géorgie. Depuis le départ des ressortissants géorgiens, la population de l’Abkhazie a chuté, passant d’environ 500 000 habitants, avant la guerre, à 150 000, dont 15 000 seraient sans ressource. On estime que 200 000 Géorgiens ayant quitté l’Abkhazie font encore partie des populations déplacées à l’intérieur de la Géorgie, principalement dans l’ouest du pays. Cette nouvelle décision vise principalement l’ouest de la Géorgie, et en particulier l’Abkhazie. Elle permettra de distribuer des denrées alimentaires de première nécessité à 35 000 personnes parmi les plus démunies et de financer des projets générateurs de revenus et de denrées alimentaires pour plus de 5 000 personnes vulnérables. Cette décision concernera également un projet de prestation de soins de santé mères-enfants axé spécifiquement sur l’accès des femmes aux services médicaux. Enfin, elle permettra de financer les travaux indispensables à la rénovation de centres pour personnes déplacées et la réhabilitation de maisons individuelles pour les rapatriés de retour en Abkhazie.Depuis le début du conflit, à l’automne 1999, la DG ECHO a affecté plus de 170 millions d’euros à cette crise, faisant de l’UE le principal donateur dans la région. En Géorgie, la Commission a fourni plus 98 millions d’euros d’aide humanitaire depuis 1993.
