Le leader de l’opposition Raffi Hovannisian a confirmé ses attaques verbales à l’encontre de Robert Kotcharian vendredi dans une lettre ouverte au président. Elle contient 21 questions à destination de Kotcharian et Hovannisian espère obtenir des réponses publiques et « sincères » avant le 16 décembre.
L’ancien Premier ministre a lu cette lettre ouverte lors d’un rassemblement de l’opposition. Une fois de plus, cette denrière n’a pas réussie à mobiliser largement les citoyens puisque la manifestation était visiblement plus petite que les précédentes.
« Avez-vous déjà tué une personne ou engendré l’assassinat d’une personne ou su qu’une personne allait être tuées ou assisté au meurtre d’une personne… durant vos mandats au Karabagh et en Arménie? interroge Hovannissian dans sa lettre. Et si la réponse est positive, pouvez-vous donner les noms, l’origine ethnique des victimes, les dates et les circonstances? »
Cette question fait clairement référence aux meurtres de hautes personnalités commis aux Karabagh et en Arménie dans les années 1990. Kotcharian est toujours accusé par l’opposition de complicité pour le crime le plus sérieux: l’attaque terroriste du Parlement arménien d’octobre 1991.
« Vous considérez-vous comme honnêtement élu? continue Hovannisian, rappelant les accusations de fraudes après ses victoires en 1998 et 2003. Quelle proportion de falsifications a été commise sous vos ordres et, si cela a été le cas, étiez-vous au courant? »
Hovannissian vise ensuite l’éligibilité de Kotcharian. « De quel pays êtes vous citoyens? Est-ce que cette question a quelque chose à voir avec votre décision (en 1997) de quitter l’Artsakh (Karabagh) et de venir à Erevan? Les citoyens ordinaires qui n’ont pas quitté l’Artsakh sont citoyens de quel pays? »
Selon la constitution existante, seuls les citoyens arméniens qui ont vécu en Arménie pendant les dix dernières années peuvent être candidat aux élections présidentielles. Les autorités arméniennes ont invoqué cet argument lorsqu’elles ont refusé d’enregistrer la candidature d’Hovannissian en 2003.
L’ex-ministre, qui dirige actuellement un parti de l’opposition appelé Zharangutyun, est né aux Etats-Unis et n’a obtenu un passeport arménien qu’en 2001. Il a affirmé que Kotcharian et son prédécesseur Levon Ter-Petrosian lui avait refusé la citoyenneté arménienne illégalement pendant près de dix ans.
Hovannisian a prévu d’apporter sa lettre personnellement au palais présidentiel d’Erevan. « Notre lutte est longue mais se terminera par une victoire », a-t-il conclu lors de son discours.
