Des centaines de nationalistes lettons ont défié jeudi 16 mars une interdiction de manifester à Riga, afin de rendre hommage à leurs compatriotes qui ont combattu dans les rangs des Waffen SS contre l’armée soviétique durant la Seconde guerre mondiale.
Des centaines de militants se sont rassemblés en fin d’après-midi devant l’hôtel de ville. D’importantes forces de police les ont empêchés de pénétrer dans la vieille ville.
La police a notamment interpellé Aivars Garda, chef du Front national letton, un mouvement d’extrême droite, alors qu’il tentait de forcer un barrage de police avec une cohorte de jeunes femmes qui l’accompagnent partout.
Garda tentait d’atteindre le Monument de la liberté, un édifice de granit qui rend hommage à tous les Lettons morts pour leur pays.
Les autorités avaient interdit toute manifestation ou défilé.
Dans la matinée, une cinquantaine d’anciens Waffen SS lettons avaient assisté à une messe dans la cathédrale protestante de Riga en compagnie d’environ 200 à 300 personnes, afin de marquer cette journée du souvenir controversée.
Quelque 146.000 Lettons ont combattu dans la Légion lettone, qui faisait partie du corps des Waffen SS, des unités d’élite du régime nazi. Plus de 50.000 d’entre eux sont morts dans des combats contre l’Armée rouge, ou plus tard dans des camps de détention soviétiques.
Nombre de Lettons, marqués par 45 ans d’occupation soviétique, considèrent que les Légionnaires sont des héros qui ont combattu contre l’annexion de leur pays par l’URSS.
Mais les critiques soulignent aussi qu’ils ont ainsi soutenu un régime qui a assassiné 70.000 juifs en Lettonie. Des unités de la Légion lettone ont elles-mêmes participé au massacre des juifs.
Le 16 mars commémore le jour de 1944 où la Légion lettone a mis en déroute l’armée soviétique sur la rivière Velikaya. Il ne reste plus qu’une centaine de ces anciens combattants en vie.
En 1998, le Parlement letton a proclamé le 16 mars Journée du légionnaire. Mais il a été vite confronté aux protestations de la Russie et des organisations juives. Deux ans plus tard, les députés lettons ont admis avoir commis une erreur et retiré la Journée du légionnaire du calendrier officiel.
