CONFLUENCES – 190, Bd de Charonne – 75020 Paris. Tél. : 01 40 24 16 34, du mercredi 15 mars 2006 au dimanche 9 avril 2006
« Une saison de machettes »
Tarif Unique: 10 Euros
« Une saison de machettes »
Récits recueillis par Jean Hatzfeld. Editions du Seuil, Paris 2003.
Adaptation et mise en scène :
Dominique Lurcel – Compagnie Passeurs de mémoires
Avec : Amélie Amphoux, Céline Bothorel, Mathieu Desfemmes, Tadié Tuéné.
Musique et contrebasse : Yves Rousseau.
Lumière : Philippe Lacombe
Basé sur les récits de cultivateurs hutus, alors déjà jugés pour le meurtre de quelques milliers de leurs voisins tutsis, ces témoignages recueillis par Jean Hatzfeld vont au delà du regard de ces hommes sur leurs propres actes. Dans un mélange sidérant d’inconscience et de profondeur, ces hommes décrivent tous les mécanismes individuels, collectifs et politiques qui sont au rendez-vous de toute entreprise concertée de massacre de masse. « Sans rien penser » – une de leur formulation familière -, ils interrogent l’universel au plus profond de chacun de nous. Cette pièce s’adresse à tous et renvoie à l’Arménie, à Auschwitz, au Cambodge. Il ne s’agit pas de désespérer l’auditoire – à quoi bon ?- mais d’essayer de comprendre. Parce que ce qui interroge le plus, finalement, dans ces paroles, c’est leur insupportable proximité.
Samedi 8 avril : Débat :
Débat après la représentation d' »Une saison de machettes »
avec Jacques Sémelin, en présence du metteur en scène Dominique Lurcel
Jacques Sémelin est directeur de Recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), et professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et à l’Institut Catholique de Paris. Auteur, entre autre du livre « Purifier et détruire » (ed seuil 2005)
Ce livre, en tout point exceptionnel, est le fruit de plusieurs années de travail dans le cadre d’un programme de recherche au CNRS. Il propose une approche résolument transdisciplinaire et comparative pour tenter de » penser » les processus de violence qui aboutissent aux massacres et aux génocides de l’époque moderne. Comment de tels crimes de masse sont-ils possibles ? Quelles manipulations du langage et des esprits interviennent pour préparer le » passage à l’acte « , notamment en élaborant, préalablement, un imaginaire et une justification ? Comment s’enclenche et s’affole la mécanique du meurtre ? L’auteur fonde principalement son enquête sur plusieurs exemples : la Shoah, les nettoyages ethniques de l’ex-Yougoslavie, le génocide des Tutsis au Rwanda et encore les génocides arménien et cambodgien. Par l’ampleur de la documentation utilisée, la richesse des références bibliographiques, l’exigence permanente de l’analyse, ce livre est à la fois vertigineux et sans équivalent. On ne s’était sans doute jamais approché d’aussi près de cette énigme insondable, de ce » trou noir » devant lequel vacille l’entendement humain .