Paris, le 30 mars 2006
Le Président :Jean-Arnold de Clermont,
Pasteur
Monsieur Jacques Chirac
Président de la République
Palais de l’Elysée
75008 Paris
Monsieur le Président de la République,
En décembre 2004, je vous écrivais à propos de la tension ressentie par les communautés chrétiennes en Turquie et vous disais l’insistance des Eglises en Europe pour que les droits de l’homme, la liberté de religion et la « reconnaissance du génocide arménien » soient considérés comme des exigences intangibles liées à la demande d’adhésion de la Turquie à la Communauté européenne.
Or j’ai été informé, par l’Action chrétienne en Orient, qu’au cours d’une manifestation autorisée par la Préfecture du Rhône, des Turcs résidant en France et appartenant au mouvement d’extrême droite des « Loups gris », ont défilé dans la ville de Lyon portant des bannières avec des slogans du type « Il n’y a jamais eu de génocide », et que des heurts violents ont eu lieu au cours desquels des représentants de la communauté arménienne, qui avaient demandé l’interdiction de la manifestation, ont été chargés par la police sous les applaudissements turcs.
Je considère que ces incidents sont très graves. Ils donnent une bien triste image de notre pays, attaché aux droits de l’homme et à la liberté de religion, qui a su accueillir les réfugiés arméniens et dont le Parlement s’est honoré en reconnaissant le génocide.
Parmi les arméniens en France, nous sommes très proches de communautés évangéliques, en relations cuméniques fortes avec l’Eglise apostolique arménienne dont la France a reçu et honoré les plus hauts représentants. Avec eux, nous attendons que soient clairement affirmés la condamnation de tels incidents, le refus de tout « négationnisme » à l’égard du génocide, et la volonté d’un changement d’attitude du gouvernement turc.
En vous remerciant pour l’attention que vous porterez à ma lettre, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Jean-Arnold de Clermont