Le président français Jacques Chirac a réaffirmé mardi l’urgence d’un règlement négocié du conflit sur l’enclave disputée du Nagorny Karabakh, en recevant le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev.
M. Chirac « a souligné qu’il n’y avait pas d’alternative à un règlement pacifique négocié et a rappelé l’importance de la paix pour l’Azerbaïdjan, l’Arménie et toute la région dans son ensemble », selon la présidence française.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent la région du Nagorny Karabakh, une enclave habitée en majorité par des Arméniens et qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan après un conflit meurtrier débuté à la fin des années 1980.
Un cessez-le-feu est intervenu en 1994 mais la situation reste tendue malgré les efforts de médiation de l’OSCE.
M. Chirac « a fortement réaffirmé les principes de la déclaration commune du groupe de Minsk réuni à Erevan le 25 mai », a ajouté l’Elysée.
Dans cette déclaration, le groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), co-présidé par les Etats-Unis, la Russie et la France, avait souligné que « le temps est désormais venu pour chaque partie d’arriver à un accord sur les principes de base du règlement du conflit ».
La France avait accueilli en février des pourparlers entre Ilham Aliev et Robert Kotcharian, le président arménien. Ces discussions à huis clos et en tête-à-tête s’étaient soldées par une absence totale de progrès.
Une nouvelle rencontre des présidents arménien et azerbaïdjanais devrait avoir lieu début juin à Bucarest en marge d’un sommet des pays riverains de la mer Noire.
En attendant, les relations entre les deux pays ne montrent aucun signe d’amélioration. Des responsables du ministère arménien de la défense refusent ainsi de participer à une réunion, mercredi en Azerbaïdjan, avec leurs homologues de la Communauté des Etats indépendants (CEI), institution regroupant d’anciennes républiques soviétiques. Erevan estimait en effet mardi que leur sécurité n’était pas assurée. A Bakou, on précisait dans le même temps que l’Azerbaïdjan avait demandé l’exclusion de l’Arménie de cette réunion en raison de la poursuite de l’occupation de territoires azerbaïdjanais par ce pays.
D’autre part, MM. Chirac et Aliev ont eu « un échange de vues sur la situation régionale et notamment sur l’Iran », pays voisin de l’Azerbaïdjan. Bakou assure actuellement la présidence de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a indiqué l’Elysée alors que les échanges commerciaux entre les deux pays ont triplé en volume en 2005, pour atteindre 491 millions d’euros.
M. Aliev se trouve à Paris à l’occasion de l’Assemblée parlementaire de l’Otan.
Le président Aliev a été reçu lundi par les représentants du MEDEF. Il a inauguré la nouvelle ambassade d’Azerbaïdjan à Paris et devait déjeuner mardi avec le président du Sénat, Christian Poncelet.
Présidence de la République – Compte rendu de l’entretien entre M. Jacques CHIRAC et M. Ilham ALIEV, Président de la république d’Azerbaïdjan
Emetteur : Présidence de la République
Le Président de la République a reçu pour un entretien M. Ilham ALIEV, Président de la République d’Azerbaïdjan, venu à Paris à l’occasion de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Le Président ALIEV a rencontré des représentants du MEDEF et il déjeune avec le Président du Sénat, M. Christian PONCELET. Il a également inauguré la nouvelle ambassade d’Azerbaïdjan à Paris.
Le Président de la République et le Président ALIEV se sont félicités de l’excellence des relations bilatérales, qui se développent très rapidement. Les échanges commerciaux ont connu un triplement de leur volume en 2005, pour atteindre 491 millions d’euros, et les entreprises françaises se montrent de plus en plus intéressées à s’implanter en Azerbaïdjan, dans tous les secteurs.
Le Président de la république et le Président ALIEV ont eu un échange de vues sur la situation régionale, notamment en Iran, ainsi que sur la question du Haut Karabagh, la France ayant accueilli à Rambouillet, les 10 et 11 février derniers, les 3 co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE et les Présidents d’Arménie et d’Azerbaïdjan.
Le Président de la République a fortement réaffirmé les principes de la déclaration commune des co-présidents du groupe de Minsk, à l’occasion de leur récent séjour dans la région. En particulier, le Président de la République a rappelé qu’il n’y a pas d’alternative à un règlement pacifique et négocié. Il a souligné l’importance de la paix pour l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la région dans son ensemble. Il a confirmé la confiance de la France, telle qu’elle s’est manifestée à Rambouillet et dans les deux capitales lors des contacts du Groupe de Minsk, pour parvenir à ce règlement.