La Russie va demander l’aide de l’étranger pour remonter à la surface les boîtes noires de l’Airbus qui s’est abîmé en mer, près de Sotchi, dans le sud du pays, a annoncé jeudi le ministre des Transports Igor Levitine.
Une «grande partie des débris de l’avion», de même qu’un «signal» qui pourrait provenir d’une des boîtes noires, ont été repérés à un endroit où la profondeur atteint «680 mètres», a-t-il expliqué au cours d’un point presse à Sotchi.
La flotte russe de la mer Noire n’a «pas les moyens techniques» d’accéder à ces profondeurs et la flotte du Nord «dispose d’un appareil qui ne peut remonter les objets que d’une profondeur de 500 mètres», a-t-il poursuivi.
«Le ministère des Situations d’urgence a demandé à la flotte et aux pays étrangers de faire part de leur expérience dans la remontée des objets d’une telle profondeur», a souligné le ministre, sans plus de précisions sur l’aide attendue et sur les pays qui pourraient l’apporter.
«Les spécialistes français ont repéré un signal radio là où nous pensons que se trouve une boîte noire», a précisé M. Levitine. «Au même endroit, le bateau du ministère des Situations d’urgence a repéré une grande partie des débris de l’avion. À cet endroit, la profondeur atteint 680 mètres», a-t-il ajouté.
Les Russes sont en général extrêmement réticents à reconnaître qu’ils n’ont pas la capacité technique pour des opérations de secours et qu’ils doivent faire appel à l’aide de l’étranger.
Dans le cas du sous-marin nucléaire Koursk, accidenté en mer de Barents en août 2000, ils avaient attendu une semaine avant d’accepter une intervention de plongeurs norvégiens et d’équipements britanniques, provoquant une polémique sur le manque de réactivité des autorités russes, aucun des 118 membres d’équipage n’ayant pu être sauvé.
Cinq ans plus tard, en août 2005, les sous-mariniers d’un bathyscaphe russe, bloqué sous l’eau dans le Pacifique, ont été sauvés par un robot sous-marin téléguidé de la marine britannique, qui a sectionné les câbles et les filets empêchant leur remontée à la surface.
L’Airbus de la compagnie arménienne Armavia, qui assurait la liaison Erevan-Sotchi, s’est abîmé en mer Noire dans la nuit de mardi à mercredi et ses 113 passagers et membres d’équipage ont été tués.
Des experts français du constructeur européen Airbus et des enquêteurs du Bureau français d’enquêtes et d’analyses (BEA) – l’appareil ayant été construit en France – participent à la recherche des boîtes noires.
Ils sont équipés de matériel de détection sous-marine permettant de capter l’écho des balises installées sur les boîtes noires et d’évaluer leur emplacement.
Selon M. Levitine, les spécialistes français veulent remonter les boîtes noires et tous les fragments de l’épave.
«Ils ne veulent pas se limiter aux boîtes noires mais remonter tous les débris de l’appareil parce qu’il est important pour le constructeur d’établir si la cause de l’accident n’était pas liée à l’état technique de l’appareil», a-t-il dit au quotidien Rossiskaïa Gazeta à paraître vendredi.
