Le Premier ministre albanais Sali Berisha s’est fait l’avocat de l’indépendance du Kosovo, dans une interview au quotidien français Le Figaro publiée jeudi 27 avril 2006.
« L’Albanie milite pour que les Serbes du Kosovo puissent revenir chez eux. Mais nous pensons aussi que seule l’indépendance (de la province serbe) pourra résoudre le problème albanais dans les Balkans. Et pas seulement le problème albanais », a déclaré M. Berisha, qui a effectué mercredi à Paris une visite de travail consacrée au rapprochement avec l’UE et au futur statut du Kosovo.
« Aucun projet autre que l’indépendance du Kosovo ne peut apporter la paix et la stabilité (…) L’indépendance aidera la Serbie à se détacher de son passé récent et à regarder vers l’avenir », a insisté le chef du gouvernement albanais.
M. Berisha s’est défendu d’entretenir l’idée de l’émergence d’une « Grande Albanie ».
« Les idées de ‘Grande Albanie’ n’existent pas. Les Albanais du Kosovo veulent intégrer l’Union européenne, pas être rattachés à l’Albanie », a-t-il expliqué.
Interrogé sur une éventuelle future adhésion à l’UE, M. Berisha a estimé que « la réflexion sur l’élargissement rencontre des obstacles. L’intégration doit être un processus mérité et nous devons tout faire pour respecter les normes européennes. Mais notre identité et nos racines sont européennes », a-t-il dit.
L’Albanie et l’UE ont signé le 18 février à Tirana un accord préliminaire sur l’association et la stabilisation, qui était négocié depuis 2003.