Reçu le 5 juillet à Téhéran par son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad lors de sa visite officielle de deux jours en Iran, le président arménien Robert Kotcharian lui a fait part de sa volonté de développer la coopération avec le puissant voisin du sud, notamment dans les domaines de l’énergie et du transport, en mettant l’accent sur la nécessité de relier les réseaux ferroviaires des deux pays. Le président arménien, qui était accompagné de son ministre des affaires étrangères Vartan Oskanian et de son ministre de l’énergie Armen Movsissian, est manifestement tombé d’accord avec son homologue iranien pour resserrer les liens bilatéraux dans tous les domaines, plusieurs accords de coopération entre l’Iran et l’Arménie ne demandant qu’à être finalisés. Le président Kotcharian a rappelé l’existence de quelque 90 accords de coopération qui n’attendaient qu’une ratification pour être mis en uvre. Il a invité le président Ahmadinejad à se rendre en Arménie, une invitation que son homologue iranien a acceptée avec enthousiasme. Tout en se félicitant de la relation de partenariat liant son pays à l’Arménie chrétienne, qui est l’un des pays de la région avec lequel l’Iran entretient les relations les plus amicales, le président iranien a émis le souhait que les deux pays mettent à profit ce potentiel pour prendre toutes les mesures nécessaires pour développer leur coopération. Téhéran entend notamment renforcer ses liens avec Erevan dans les domaines du transport, de la culture, du sport, du tourisme et de l’énergie, dans le cadre de la Commission mixte intergouvernementale irano-arménienne pour la coopération économique et commerciale dont il a salué l’activité. A l’issue de la cérémonie de signature du document commun, les deux chefs d’Etat ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle M. Kotcharian a notamment exalté les « relations amicales, durables et en développement » liant l’Arménie et l’Iran. De son côté, M. Ahmadinejad a indiqué que les discussions avaient abordé des questions bilatérales et multilatérales d’intérêt régional et international. Le même jour, M. Kotcharian avait rencontré le ministre iranien des affaires étrangères Manuchehr Mottaki et le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale d’Iran, Ali Larijani, la deuxième journée de sa visite devant être plutôt consacrée à la communauté arménienne d’Iran, dont il devait rencontrer les représentants. Les présidents arménien et iranien auraient signé pas moins de sept documents de coopération dans les domaines du tourisme, de l’électricité, de la culture et du transport. Pour ce qui est du raccordement des réseaux ferroviaires arménien et iranien, le projet est encore à l’étude. Mais il constituerait une réponse à la coopération en uvre entre l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie en vue de la construction d’une voie ferrée reliant Tbilissi à Kars via Akhalkalak. Ce projet coûteux, dont les Américains ont d’ailleurs refusé de contribuer au financement, met à l’écart l’Arménie, qui est pourtant le seul pays du Sud Caucase à être relié par le chemin de fer à la Turquie. Celle-ci refuse toutefois l’option, nettement plus économique, qui consisterait à réhabiliter la voie ferrée reliant Kars à Gumri et au-delà à Tbilissi et à Bakou, en raison du blocus terrestre qu’elle exerce sur l’Arménie. Une voie ferrée relie actuellement l’Iran à l’enclave du Nakhitchevan en Azerbaïdjan, mais elle est en déshérence, la ligne de chemin de fer reliant Bakou à Erevan et au-delà Kars et Tbilissi, qui longe le fleuve Araxe marquant la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan, étant en déshérence en raison du blocus imposé par Bakou à l’Arménie. Un tronçon de cette ligne dessert Meghri et le sud de l’Arménie, sur une bande de 40 km marquant la frontière arméno-iranienne. Les réseaux ferroviaires arménien et iranien pourraient se raccorder à ce niveau.
